Foetus in utero : comment bébé vit dans le ventre de sa maman ?

Vie in utero de bébé : le rôle essentiel du placenta et du cordon ombilical

Vous mangez par la bouche, vous respirez par le nez et les poumons. Pour des raisons évidentes, le fœtus ne peut en faire autant. Bébé devra attendre de naître pour s’alimenter et respirer comme nous tous. Pour le moment, il reçoit la nourriture et l’oxygène dont il a besoin pour se développer in utero, par l’intermédiaire de deux organes : le placenta et le cordon ombilical à l’intérieur du ventre de sa maman.

Les accoucheurs les appellent les organes annexes; ils sont annexes et provisoires puisque après l’accouchement ils deviendront inutiles. L’expulsion du placenta après la naissance termine l’accouchement et s’appelle la délivrance.

Placenta et cordon se complètent, mais chacun a son rôle bien précis. Le premier puise dans le sang de la femme enceinte les matières premières et l’oxygène nécessaires au fœtus, le deuxième les lui apporte.

La respiration de bébé in utero

Dans l’utérus, le bébé ne respire pas au sens où nous l’entendons. Au lieu de cela, le bébé dépend de la respiration de sa maman pour apporter de l’oxygène à ses organes en développement.

Après neuf mois de croissance dans le ventre de sa maman, le bébé subit une transition physique complexe lorsqu’il sort de l’utérus. Les recherches montrent que cette transition est l’une des choses les plus complexes que notre corps fera jamais. Bien que le bébé “s’entraîne” à respirer in utero, ses poumons ne sont pas utilisés pour respirer jusqu’à ce qu’il prenne sa première respiration en dehors de l’utérus.

Le rôle du placenta

En latin, placenta veut dire gâteau. Lorsqu’il est complètement formé, le placenta a en effet l’air d’un gros gâteau spongieux. Voici comment il se constitue. Remontons un peu en arrière. Vous avez vu qu’au stade où l’œuf se nide, son enveloppe extérieure lance mille petits filaments qui, comme des racines, s’enfoncent dans la muqueuse utérine. Baignant dans le sang maternel, ces filaments, ou villosités(1) choriales, y puisent les aliments dont l’œuf a besoin pour se développer. Peu nombreux au début, ces filaments se multiplient, et, vers la quatrième semaine, la membrane extérieure, ou chorion, en est entièrement recouverte comme d’une fine chevelure.

Bientôt, cette machinerie élémentaire qui permet à l’œuf de se nourrir pendant les premières semaines se trouve dépassée par les besoins de l’embryon en plein développement. L’organisme maternel et l’œuf se mettent alors en devoir d’édifier une petite centrale : le placenta. Une partie de l’enveloppe externe perd ses cheveux, elle devient chorion lisse, simplement accolée à la muqueuse utérine. Sur l’autre partie, ou chorion chevelu, les villosités au contraire se développent, se ramifient et s’enfoncent plus profondément dans la muqueuse utérine. C’est à cet endroit que se forme le placenta, constitué par les villosités de l’œuf.

Regardez le schéma ci-contre. Il représente le placenta en coupe.

Coupe du placenta. A gauche le cordon ombilical. C’est au niveau des « villosités (qui ont l’air de feuilles accrochées aux branches) que se font les échanges entre le sang de la mère et celui de l’enfant, à travers une membrane jouant le rôle de filtre.

Les filaments (villosités) forment de petits arbres.
Le tronc et les branches sont limités par une fine membrane.
A l’intérieur de chaque villosité se trouvent de petits vaisseaux où circule le sang de l’embryon amené par le cordon ombilical.
Autour de ces villosités, formant comme de petits lacs, le sang maternel est sans cesse renouvelé par les artères qui amènent à l’utérus du sang frais chargé de substances nutritives et d’oxygène.

Donc, au niveau du placenta, le sang de l’embryon et le sang maternel se rencontrent. Mais ils ne se mélangent pas : le sang du futur bébé circule dans ces villosités, le sang maternel entre les villosités. Il est important que vous compreniez cela, car bien des mamans croient que leur sang passe directement à leur enfant, que c’est le même sang. Si cela était, les deux sangs seraient semblables. Or, ils sont différents. Ils n’ont pas la même composition. Ils sont souvent d’un autre groupe. Ce qui passe dans les villosités, ce n’est pas le sang maternel, mais seulement l’oxygène et certaines des substances que le sang contient, celles qui sont nécessaires à l’enfant. Ces substances traversent la membrane qui entoure les villosités et vont enrichir le sang de l’enfant; mais les sangs ne se mélangent pas.

Le placenta agit comme un filtre perfectionné, un filtre sélecteur. Outre l’oxygène, il laisse passer :

  • des substances déjà digérées et assimilées par la mère (eau, calcium, fer, sel, phosphore, soufre, acides gras, sucres, produits azotés, etc…) qui vont directement au fœtus;
  • des matières premières que le placenta transforme avant de les envoyer au fœtus (albumines, graisses, etc…). A cet égard, il joue, pour le fœtus, le rôle de l’intestin (qui réduit en petites molécules les protéines, les graisses et les sucres des aliments).

Mais l’usine placenta est prévoyante. Dès qu’il y a abondance de nourriture, elle fait des stocks. C’est un vrai magasin dans lequel le fœtus puise en cas de besoin.

Prévoyant, il est également prudent. Il barre la route à de nombreux microbes. Malheureusement, il laisse passer certains virus (rubéole), certaines bactéries (tréponème de la syphilis, colibacilles), ainsi que la toxoplasmose. C’est pourquoi ces maladies sont dangereuses pendant la grossesse, et il faut les fuir à tout prix ou les soigner d’urgence si elles apparaissent. Mais le placenta laisse heureusement passer aussi les médicaments qui guérissent la syphilis : bismuth, mercure, pénicilline,etc…

Le placenta, qui arrête les principales toxines, laisse en revanche passer certaines antitoxines ou anticorps, c’est-à-dire les substances sécrétées par le sang maternel pour lutter contre un microbe. Si bien qu’une maman ayant eu la rubéole, par exemple, passera à son enfant ses antitoxines, qui le vaccineront contre cette maladie pour une période s’étendant jusqu’à six mois après la naissance. Il y a cependant un cas où l’anticorps peut nuire à l’enfant, c’est le cas où la mère est Rhésus négatif et le père Rhésus positif.

Certains médicaments que prend la mère passent par le placenta. Il faut donc être prudente. Voyez ce qu’on en dit sur l’article ” les médicaments pendant la grossesse ” . Enfin, les hormones passent aussi, et la plupart des vitamines de même, fort heureusement. L’alcool bu par la mère passe aussi. Inversement, dans le sens fœtus-utérus, passent le gaz carbonique, l’urée, certaines hormones, et les déchets éliminés par l’enfant.

Filtre, usine, magasin, abri, le placenta a encore une autre fonction. Il produit des hormones en quantités énormes, et cela dès le 9ème jour. Et, lorsque, vers le troisième ou quatrième mois, le corps jaune est arrivé au bout de sa carrière, le placenta prend le relais. L’œuf devient ainsi autonome. Il est capable de pourvoir seul à ses besoins.

Les hormones que sécrètent le placenta sont absolument indispensables au déroulement normal de la grossesse. Ce rôle de protection de la grossesse assuré par ces hormones explique, dans certaines grossesses difficiles, l’intérêt de leur dosage dans les urines. Il renseigne sur l’état du fœtus.

Le cordon ombilical

Adhérant à l’utérus par les villosités, le placenta est relié au fœtus par le cordon ombilical. C’est donc le cordon ombilical qui amène au fœtus la nourriture et l’oxygène prélevés et transformés par le placenta dans le sang maternel. Il ramène ensuite les produits de déchet au placenta, lequel les déverse dans la circulation générale maternelle.

Ce cordon est une sorte de tube gélatineux traversé par deux artères et une grosse veine qui se raccordent d’une part aux vaisseaux de l’embryon, et d’autre part aux vaisseaux placentaires. Il est formé en grande partie par les cellules de l’amnios(2), l’une des membranes qui recouvrent l’œuf. Il se développe à partir du milieu du ventre du futur bébé. Sa longueur moyenne est de 50 centimètres. mais il peut atteindre un mètre et même 1,50 m. Comme le placenta, le cordon ombilical est entièrement formé au cours du troisième mois.

A la naissance, lorsque l’on coupe le cordon ombilical, cela donne définitivement son autonomie à l’enfant.

Les enveloppes de l’œuf

Nourri par le placenta, ravitaillée par le cordon ombilical, le fœtus est enfin protégé par deux enveloppes.

La première, vous la connaissez. C’est le chorion qui se trouve à l’extérieur.

La deuxième, c’est l’amnios. Cette fine membrane qui forme comme un sac de matière plastique ou de papier de soie, est issue des cellules initiales de l’œuf. L’amnios sécrète un liquide clair et blanchâtre qui vient remplir sa cavité : le liquide amniotique ou les « eaux ». Il y en a environ un litre. Il arrive parfois qu’il y ait trop de liquide. Cet excès (2 litres ou plus) qu’on appelle hydramnios peut entraîner une mauvaise présentation de l’enfant ou un accouchement difficile.

Les eaux maintiennent autour du fœtus une température toujours égale et l’empêchent d’adhérer à la paroi utérine. Au milieu, le fœtus flotte comme un poisson in utero. Il échappe ainsi à toutes les pressions du monde extérieur. Même si sa mère reçoit un coup ou fait une chute, il ne subit pas les effets du choc. Il est bien à l’abri. Au moment de l’accouchement, membranes et liquide forment une poche, la poche des eaux, qui aide le col de l’utérus à se dilater (voir article sur le déroulement de l’accouchement). Généralement, lorsque la poche se rompt, ouvrant la voie à l’enfant, la naissance est proche.

In utero : de l’œuf au bébé

Maintenant que vous connaissez tous les éléments de l’œuf, regardez le dessin ci-contre qui montre leur disposition.
Au centre, le fœtus. Autour de lui, le liquide amniotique et les deux enveloppes (confondues sur le dessin), l’amnios d’abord puis le chorion. Au point de jonction du chorion et de la muqueuse utérine, le placenta. Rattachant le placenta à l’embryon, le cordon ombilical. Entourant complètement l’œuf, la muqueuse utérine, ou caduque.

Nous venons de voir le cas le plus fréquent. Celui où un spermatozoïde féconde un ovule, et où, de la fusion de leur noyau, résulte un œuf humain, première cellule d’un homme ou d’une femme.

Mais parfois, l’œuf se scinde en deux et aboutit à la naissance de jumeaux. Parfois encore, deux ovules sont fécondés et les jumeaux sont alors dits « faux jumeaux ».

Parfois aussi plusieurs ovules arrivent en même temps à maturité et sont tous fécondés, d’où l’origine des triplés, quadruplés, quintuplés, etc.

Sur les jumeaux et les naissances multiples, vous pouvez lire l’article sur: ” Les jumeaux et les grossesses multiples ”

Notes

(1) Voir la définition des villosités placentaires sur le lexique de grossesse
(2) Voir la définition de l’amnios sur le lexique de grossesse

Sandrine
Sandrine
Rédac cheffe de okbebe, Sandrine est à la tête d’une famille nombreuse avec ses 4 enfants dont deux adolescents et deux petites chipies, 2 chats et un mari. Quand elle n’écrit pas et a un peu de temps libre, elle aime boire un café en lisant ou regardant des séries.

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