Les médicaments qui peuvent être prescrits pendant la grossesse

Les médicaments autorisés pour les femmes enceintes

Pendant la grossesse, aucun médicament n’est sûr à 100 %, et même un médicament qui est sûr pour une autre femme enceinte peut ne pas l’être pour votre santé et celle de votre futur enfant. Consultez toujours votre médecin avant de prendre tout type de médicament pendant la grossesse. Cela inclut les produits en vente libre et les médicaments sur ordonnance, même si vous avez commencé à les prendre avant d’être enceinte. Votre médecin vous dira si vous pouvez continuer à prendre le médicament en toute sécurité et vous aidera à trouver une bonne alternative si ce n’est pas le cas.

Vous devez respecter la dose prescrite par votre médecin et tenir compte de votre sensibilité propre. Ces informations vous encourageront à bien vous traiter lorsque votre médecin vous a prescrit ces médicaments. Vous respecterez son ordonnance à la lettre, puisqu’elle prend en compte votre état de grossesse. Voici les médicaments habituellement autorisés chez la femme enceinte.

Selon les médicaments, nous vous donnons :

  • Soit le nom commercial (par exemple Doliprane®) quand il est entré dans le langage courant
  • Soit le nom chimique pour les médicaments moins usuels, de façon à éviter toute publicité pour telle ou telle présentation du produit. Vous trouvez ce nom indiqué sur la boîte de votre médicament, en petits caractères, sous le nom commercial.

Antiasthmatiques

  • Le cromoglycate de sodium et le salbutamol sont utilisables pendant les deux derniers trimestres de la grossesse, déconseillés au cours des trois premiers mois.
  • L’aminophylline, permise pendant les deux premiers trimestres est déconseillée pendant les dernières semaines de grossesse car elle peut entraîner une accélération du rythme cardiaque et une hyperexcitabilité chez le nouveau-né.
  • C’est pendant les dernières semaines que la cortisone peut être nocive pour la santé de bébé, en inhibant le fonctionnement des glandes surrénales du fœtus. Si l’importance de vos crises l’impose, on préfèrera la formule Cortancyl®, qui traverse très peu le placenta. Vous ne l’utiliserez que modérément, pendant des périodes rares et courtes, en essayant de prévenir les crises par les traitements précédents.

Antibiotiques

De nombreux antibiotiques, en dehors de ceux que l’on vous a signalés plus haut, sont sans danger pour l’embryon ou le fœtus.

Sont autorisés :

  • Les pénicillines : l’Oracilline®, l’ampicilline, l’amoxicilline : c’est une famille d’antibiotiques précieuse chez la femme enceinte et sans retentissement sur l’embryon,
  • Les céphalosporines,
  • La Rovamycine®
  • La prisinamycine,
  • L’isoniazide

Antiépileptiques

Certains ont été tenus pour responsables de la naissance d’enfants malformés, mais le risque est faible. Il est actuellement impossible d’affirmer que les antiépileptiques (notamment les hydantoïnes qui ont été le plus mis en cause) ont un effet nocif pour l’embryon. A l’opposé, l’arrêt du traitement médicamenteux peut entraîner des crises répétées chez la future mère, voire un état de mal convulsif dont on connaît le risque vital pour l’enfant. Ainsi, il apparaît que, pour une femme épileptique enceinte, le risque de malformations liées aux antiépileptiques est trop faible pour que l’on prenne le risque majeur d’interrompre le traitement. Il est cependant possible de procéder à un ajustement thérapeutique grâce à une évaluation du passage du médicament dans le sang, de façon à éviter toute absorption supplémentaire inutile. Suivez donc bien le traitement prescrit par votre neurologue, en accord avec votre gynécologue.

  • Les barbituriques, la carbamazépine et le clonazépam ne doivent pas être interrompus pendant la grossesse, s’ils sont efficaces sur l’épilepsie. Il faut alors associer les barbituriques et la Dépakine® à la prise de vitamine K pour que leur prise n’entraîne pas de troubles de la coagulation chez le bébé.
  • Le valproate de sodium est parfois utilisé, mais on craint exceptionnellement des malformations du système nerveux embryonnaire pendant le premier trimestre. Les techniques de dépistage anténatal de ces malformations sont donc alors particulièrement recommandées.
  • La phénytoïne est à éviter car on l’a plus précisément incriminée dans certaines malformations.

Antimycosiques (en ovules gynécologiques, crème ou lotion)

  • L’isoconazole, l’amphotéricine B, l’éconazole et la nystatine sont, à priori, sans danger particulier.
  • Le métronidazole n’est utilisable que pendant le deuxième et le troisième trimestre de la grossesse ;

Médicaments antipaludéens

La chloroquine n’a pas provoqué de malformations, selon de nombreuses études. Aux doses prophylactiques recommandées, elle peut être prise à tous les stades de la grossesse.

Ce qui risque vraiment de menacer une grossesse, ce n’est pas la chimioprophylaxie antipaludique, mais bien le paludisme. La chloroquine reste la prévention et le traitement de choix du paludisme chez la femme enceinte.

Antiparasitaires

En cas d’oxyures ou d’ascaris, le classique pyrvinium n’a jamais montré d’effets secondaires néfastes sur l’embryon.

Antiseptiques locaux

Les savons liquides vous sont autorisés en toilettes locales. Par contre, évitez les douches vaginales, surtout au cours du troisième trimestre.

N’utilisez pas de produits antiseptiques à base d’iode, ils gêneraient le dépistage de l’hypothyroïdie à la naissance.

Antiseptiques urinaires

La nitrofurantoïne est autorisée pendant les deux premiers trimestres, mais contre-indiquée en fin de grossesse.

Calmants des brûres digestives

  • Le Maalox®, le Phosphalugel® et le Gaviscon® sont autorisés
  • La cimétidine et la ranitidine n’ont pas provoqué jusqu’à présent d’effets néfastes sur l’embryon, mais ce sont des produits récents.

Calmants des contractions

  • Le salbutamol, en suppositoires ou injectable, n’a en général pas de contre-indication, mais il faut l’éviter pendant les premières semaines ou lorsque la poursuite de la grossesse présente un risque; par exemple lorsque la poche des eaux est rompue.
  • La terbutaline est autorisée pendant les deux derniers trimestres; sauf en cas d’affection cardiaque, de risque d’hémorragie ou de maladie thyroïdienne.

Les médicaments ne dispensent pas d’un cerclage du col si celui-ci est  utile.

Contre la constipation

Sont autorisés :

  • Des laxatifs, osmotiques comme le sorbitol et le lactulose ; n’en abusez pas, la survenue de diarrhées n’est pas souhaitable,
  • Les mucilages et les laxatifs à base d’huile de paraffine comme les traditionnelles gelée Lansoÿl® et poudre Laxamalt® sont sans inconvénients.

Contre la diarrhée

L’iopéramide ne présente pas de contre-indication pendant les deux derniers trimestres de la grossesse. En revanche, on le réserve aux diarrhées majeures pendant le premier trimestre. Aucun effet néfaste sur l’embryon n’a jamais été constaté.

Contre les douleurs abdominales

Il est possible de prendre le phloroglucinol et l’alvérine.

Contre la douleur et la fièvre

  • Le paracétamol (Efferalgan®, Doliprane®) est autorisé, en effet, aucun effet néfaste pendant la grossesse n’a jamais été constaté ni chez l’embryon, ni chez les fœtus. Et si vous souffrez de maux de tête, prenez avant tout des mesures d’hygiène pour mieux vivre.
  • N’abusez pas de l’aspirine. Bien sûr, des milliers de femmes enceintes en ont pris sans conséquence pour la santé; un ou deux comprimés d’aspirine de temps en temps ne feront aucun mal au futur bébé. Mais, si les prises sont régulières, il semble qu’elle puisse modifier le développement du fœtus. Aussi ne pouvez-vous en consommer qu’épisodiquement à petites doses.

Exceptionnellement, votre gynécologue vous en prescrira pour prévenir une hypertension. L’aspirine peut aussi retarder l’accouchement en s’opposant à l’action des prostaglandines, hormones qui déclenchent les contractions. On l’évite en fin de grossesse car elle peut ralentir la coagulation et donc favoriser les saignements.

  • La Xylocaïne® est permise pour les anesthésies locales (sauf en cas d’allergie connue).

Contre la menace de fausse couche

Lorsqu’un déséquilibre hormonal est probablement à l’origine d’une menace de fausse couche (ce qui est loin d’être toujours le cas), le gynécologue peut tenter un traitement hormonal adapté à ce déficit, sous surveillance par des dosages hormonaux. Les progestérones naturelles sont sans danger pour la santé; mais tous les progestatifs dérivés de la nortestostérone sont proscrits pendant la grossesse.

Contre la toux

  • L’acétylcystéine, fluidifiant des glaires, est sans inconvénient particulier.
  • L’emploi d’un sirop contre la toux doit être très prudent vu la nocivité, au premier trimestre, dont on soupçonne la codéine, principale molécule inhibant la toux. Le Toplexil®, en revanche, n’en contient pas, aucun effet sur l’embryon n’a été actuellement constaté avec ce produit.

Médicaments contre les vomissements et les nausées

Sont possibles :

  • Le métoclopramide,
  • la métopimazine
  • et la dompéridone.

Est à éviter :

  • La cyclizine.

Fer

On peut utiliser le sulfate ferreux, le gluconate de fer, le fumarate ferreux.

Fluor

On recommande d’en prendre à partir du cinquième mois de grossesse à la dose de 1mg/jour.

Immunoglobulines

Elles sont sans danger pour votre santé comme pour l’embryon et le fœtus. Les immunoglobulines(*) sont des produits extraits de sang humain; mais leur mode de préparation par chauffage détruit tous les virus.

Tranquillisants, somnifères

Les benzodiazépines comme le diazépam ne peuvent être utilisés que très occasionnellement.

Il faut surtout les éviter :

  • Pendant le premier trimestre, mais le risque de toxicité pour l’embryon paraît extrêmement faible ;
  • Au cours du dernier trimestre. Il existe en cas d’utilisation à fortes doses sur une longue période une possibilité, à la naissance, d’hypotonie et de détresse respiratoire chez le nouveau-né.

La prise de la pilule pendant les premiers jours de la grossesse ne fait courir aucun risque de malformation à l’embryon.

Les remèdes naturels ou alternatifs peuvent-ils être utilisés sans danger pendant la grossesse ?

Ce n’est pas parce qu’un produit est étiqueté “naturel” qu’il est nécessairement sans danger pour la grossesse. Comme tout médicament, certains remèdes naturels sont considérés comme présentant peu de risques pour la grossesse, d’autres non.

La plus grande difficulté pour déterminer l’innocuité et l’efficacité des remèdes naturels ou alternatifs est que beaucoup d’entre eux n’ont pas encore été étudiés chez les femmes enceintes ou allaitantes, de sorte que les risques sont tout simplement inconnus. De plus, de nombreux remèdes naturels et homéopathiques ne sont pas bien réglementés, il est donc difficile de savoir exactement ce qu’ils contiennent.

Certains traitements non médicinaux, comme le massage prénatal, peuvent être parfaitement inoffensifs et utiles pendant la grossesse. D’autres, comme l’acupuncture, sont probablement sans danger, mais personne n’en est sûr. D’autres traitements, comme les tisanes, peuvent être aussi puissants et éventuellement dangereux que n’importe quel médicament sur ordonnance et avoir des effets secondaires similaires.

Pour votre santé, et celle de votre bébé, consultez toujours votre médecin avant d’essayer un traitement ou une médecine alternative.

Notes

(*) Voir la définition de l’immunoglobuline sur le lexique de grossesse

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