Rien n’attire plus vite les conseils non sollicités qu’un ventre rebondi. Des histoires de bonne femme aux recherches les plus récentes, tout le monde a des suggestions pour la future maman qui attend un bébé. Mais ces suggestions bien intentionnées peuvent rapidement tourner à la condamnation; en particulier si une femme enceinte est repérée avec un verre de vin à la main.
Quand il s’agit d’alcool, la grossesse est le moment d’être particulièrement prudent sur ce que nous donnons à notre corps. Boire pendant la grossesse est encore considéré comme tabou par ceux qui ont été sensibilisés aux effets néfastes et irréversibles du syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF).
Alcool et grossesse font-ils bon ménage ?
Pendant des années, la consommation d’alcool pendant la grossesse a été considérée comme dangereuse. L’Académie américaine de pédiatrie et le Collège américain des obstétriciens et gynécologues (ACOG) conseillent aux femmes enceintes de s’abstenir complètement de boire de l’alcool. Pendant la grossesse, l’alcool traverse le placenta du futur bébé. Les dangers de l’exposition d’un fœtus à l’alcool comprennent le risque de fausse couche ou la naissance d’un bébé mort né, un faible poids de naissance et des troubles cognitifs. Après cinquante ans de recherches et d’études, il n’y a pas de quantités de consommation d’alcool préconisées.
La règle de base est: ne pas boire !
Un enfant qui souffre de problèmes en raison de l’exposition à l’alcool in utero est classé par les médecins comme ayant le syndrome d’alcoolisation fœtale; ou trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale. Les cas les plus graves ont des déficits de croissance, retard mental, troubles du comportement et malformations cranio-faciales. Le SAF est causé par de grandes quantités de boissons alcoolisées de sept unités ou plus par semaine de bière, de vin ou de cocktails et la consommation excessive d’alcool; ou de boire quatre ou plus de quatre boissons alcoolisées en une journée. Les responsables de la santé avertissent que même les femmes enceintes qui boivent moins que cela risquent de porter atteinte à la santé de leurs bébés.
Des études contradictoires concernant les effets de l’alcool sur le fœtus
Santé publique France a une position bien arrêtée sur le sujet puisqu’elle affiche clairement ce slogan :
Zéro alcool pendant la grossesse
Bien qu’une étude provocatrice et non répétée menée en Grande-Bretagne a affirmé que les bébés nés de mères qui avaient consommé un ou deux verres par semaine d’alcool pendant leur grossesse n’ont pas subi de mauvais effets comparativement aux bébés dont les mères étaient abstinentes stricte; aucune preuve réelle n’est venu confirmer cela. Les enfants de l’étude avaient 5 ans; ainsi ceux qui ont été exposés à des quantités légères d’alcool pendant la grossesse ne semblent pas être plus sujet aux troubles du comportement ou à des déficits cognitifs. Les résultats défrayent la chronique. D’ailleurs, certaines mamans ne trouvent pas les conclusions surprenantes. Elles avouent même s’autoriser une gorgée de vin pendant la grossesse à une ou deux occasions spéciales.
Cependant, le débat alcool et grossesse n’est pas prêt de prendre fin avec cette seule étude. Bien que les résultats sont intéressants, la plupart des médecins tiennent à la stricte règle sans alcool; surtout pendant le premier trimestre, si important. En fait, certains médecins et organisations ont publiquement critiqué l’étude. Et l’ACOG a réitéré sa position selon laquelle aucune quantité d’alcool peut être considérée comme inoffensive pour le bébé pendant la grossesse.
Donc, si vous avez bu quelques verres avant de savoir que vous étiez enceinte, vous pouvez cesser de vous inquiéter. Mais avant que vous preniez une autre coupe de champagne ou un verre de vin, parlez-en à votre médecin. Les effets de l’alcool sur le fœtus ne sont pas réversibles et peuvent apparaître compromettant dans de nombreux symptômes fonctionnels.
Est-ce un risque que vous êtes vraiment prête à prendre ?
Alors penser que boire un ou deux verres d’alcool ne peut pas nuire à votre enfant à naître; pour le moment, rien ne le garantit. Donc si vous êtes déjà passée aux céréales complètes, que vous prenez vos vitamines prénatales et avez cessé de fumer, choisir de mettre votre verre de vin au placard pendant la grossesse devrait être l’assurance que votre bébé vienne au monde en bonne santé et heureux.
Les risques de la consommation d’alcool sur le bébé
Lorsque vous êtes enceinte, l’alcool que vous buvez passe de votre sang à celui de votre bébé par le biais du placenta.
Lorsque vous buvez, votre futur bébé peut avoir dans son sang la même concentration d’alcool que vous dans le vôtre. Cela peut avoir pour conséquences de nuire au développement du cerveau de votre bébé et limiter sa croissance et son développement physique et cognitif.
Voici quelques-uns des risques les plus graves liés à l’exposition de votre futur bébé à l’alcool :
- un ralentissement de la croissance du fœtus
- un faible poids à la naissance
- une naissance prématurée
- une fausse couche (perte d’un bébé avant 24 semaines de grossesse)
- la mortinatalité (naissance d’un bébé mort-né après 24 semaines de grossesse)
- une série de handicaps physiques, mentaux, comportementaux et d’apprentissage qui sont collectivement appelés troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF).
