Etre enceinte, un grand bouleversement affectif

Votre maternité va être l’occasion d’un repli sur vous, d’un retour vers votre propre enfance. L’aventure extraordinaire que vous vivez vous conduit souvent à éprouver un besoin de protection que vous chercherez auprès de votre conjoint mais aussi auprès de vos parents. Un grand bouleversement émotionnel vous attend.

Un mélange de sentiments contradictoires

Cette transformation peut faire naître chez la future maman des changements dans son caractère : elle devient exigeante, susceptible, et peut être sujette aux fameuses envies. En fait, tout cela est la simple manifestation d’un besoin d’amour et de sollicitude. Dans son esprit se livre un véritable combat. A la fois contente de son nouvel état, elle fait des projets, imagine son futur bébé mais elle redoute aussi la douleur de l’accouchement et les changements physiques qui, bien obligatoirement, marqueront son corps.

Et puis surtout, il y a la peur de l’enfant anormal. Cette peur ne se fonde pas uniquement sur une réalité précise, tels certains cas que la future maman aurait pu observer autour d’elle. Cette crainte se nourrit en fait de sentiments de culpabilité d’origines très diverses. Il semble que ce fantasme traduise l’angoisse de ne pas réussir sa maternité, de ne pas être à la hauteur de son espoir, de celui de son conjoint et de toute la société. Avec l’arrivée d’un bébé, plus rien ne sera tout à fait comme avant, dans son corps, dans sa vie de couple, dans sa vie familiale et sociale. Lorsqu’on les interroge, la plupart des futures mamans disent se sentir bien plus calmes, plus patientes qu’avant leur grossesse.

Pour un certain nombre d’entre elles, la maternité renforce leur caractère, leur donne une assurance qu’elles n’avaient pas auparavant. Elles ont mûri presque instantanément au moment où elles se sont sues enceintes, passant du stade de jeune femme à celui de mère responsable. Pour d’autres, la « maternité » est plus difficile à accepter. Elles négligent tout ce qui les concerne : leur maison, leur aspect physique, leur travail ; elles se regardent, « s’écoutent se transformer ».

Certaines femmes traversent une phase dépressive qui nécessite la prise de médicaments dont l’innocuité pour le fœtus a été bien vérifiée.

Surmonter ses angoisses

Être enceinte, c’est être partagée entre la joie et l’angoisse. Et souvent, si la jeune mère ne peut ou ne veut pas l’exprimer par des mots, c’est alors son corps qui s’en charge : ce sont les fameuses nausées, qui peuvent être accentuées par les émotions ou les contrariétés.

Se confier, parler de tout ce qui vous bouleverse est sans doute la meilleure des thérapies. Si vous angoissez, votre conjoint, votre mère, votre meilleure amie sont là pour vous écouter. Mais vous pouvez encore parler avec votre médecin, votre sage-femme. Et si cela ne suffit pas, pourquoi ne pas demander le soutien d’autres femmes enceintes ? Il existe des lieux de rencontre spécialement conçus pour ces échanges, très souvent au sein même des maternités. L’assistante sociale de votre quartier ou de votre commune pourra vous en indiquer l’adresse.

À coup sûr, les jeunes femmes les plus angoissées constateront alors que tout ce qui les tracasse, tous les fantasmes qu’elles vivent parfois avec difficulté, sont partagés par toutes leurs semblables. Pensez encore à vous distraire. Vivre agréablement, se détendre, aide à surmonter les angoisses. Pour mieux accepter les transformations de votre corps, faites une activité sportive douce, natation, danse légère. Il n’y a guère que dans nos sociétés que le corps de la femme enceinte est vu sous le prisme de la déformation. Dans toutes les autres civilisations, c’est au contraire le moment où la femme est le plus féminine.

L’enfant imaginé

La future maman est en butte à de profonds bouleversements psychologiques ; elle alterne entre des périodes de bonheur, voire même d’euphorie et des moments où, au contraire, les idées les plus noires la troublent. Toutes les femmes enceintes, un jour, imaginent l’enfant qu’elles portent malformé. Bien que dans la réalité la probabilité soit infime, il est normal d’y penser de temps en temps. En fait, cette crainte est la manifestation du doute qu’inconsciemment la future maman ressent.

Sera-t-elle à la hauteur de l’entreprise qu’elle s’est fixée et que lui a mandatée son époux ? De plus, elle se sent alors en rivalité avec sa propre mère. Pourra-t-elle faire aussi bien qu’elle ? Aujourd’hui, toutes les maternités, ou presque, sont volontaires; les femmes décident de devenir mères pour vivre une expérience qu’elles savent enrichissante. La maternité est pour elles une étape indispensable dans la construction de leur identité féminine. Leur vie psychique est alors riche en rêves et en fantasmes qu’elles collectent dans un journal intime. Plus tard, peut-être l’offriront-elles à leur enfant devenu grand.

Sandrine
Sandrine
Rédac cheffe de okbebe, Sandrine est à la tête d’une famille nombreuse avec ses 4 enfants dont deux adolescents et deux petites chipies, 2 chats et un mari. Quand elle n’écrit pas et a un peu de temps libre, elle aime boire un café en lisant ou regardant des séries.

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