Dans les pays en développement, les femmes accouchent accroupies. Il est vrai que pour la plupart leurs activités aux champs et les longues marches à pied leur donnent une musculature fort différente de celle des femmes vivant dans les pays développés. En effet, la position accroupie est de plus en plus rare dans notre vie quotidienne. Elle est pourtant physiologiquement la plus adaptée au réflexe d’expulsion qui se manifeste par un serrage maximal des abdominaux profonds, transverses et obliques. Au moment de l’accouchement, cette force s’ajoute à celle de la poussée de l’enfant.
En réalité, l’art de bien accoucher devrait se faire sans « pousser, bloquer » et le réflexe devrait se déclencher naturellement, lorsque le bébé est descendu dans le bassin et appuie sur le périnée.
Dans quelle position allez-vous accoucher ?
Vous marcherez peut-être, puis vous vous accroupirez pour faire sortir votre bébé. Vous pouvez aussi vous allonger sur le côté pendant les contractions, puis vous mettre à quatre pattes lorsque le bébé est prêt à faire son apparition. Vous pouvez aussi vous balancer sur un ballon d’accouchement lorsque les contractions sont rapides et intenses, puis choisir de vous allonger dans les bras de votre partenaire au moment de l’accouchement.
Heureusement, c’est votre accouchement, à votre façon, et les mouvements pendant le travail en changeant de position peut non seulement soulager les douleurs du travail, mais aussi accélérer l’accouchement.
Comment sont gérées les positions en salle d’accouchement ?
De nos jours, dans beaucoup de maternités, il n’est plus “obligatoire” de se coucher pendant le travail. Les futures mamans sont encouragées à accoucher de la manière qui leur convient le mieux, à changer de position aussi souvent qu’elles le souhaitent et à accoucher dans des positions bien différentes de la traditionnelle position à plat sur le dos.
Et ce, pour une bonne raison. La position allongée sur le dos est la position d’accouchement la moins efficace de toutes. En fait, toute position qui fait appel à la gravité est susceptible de donner des résultats plus rapides.
En l’absence d’une pathologie à haut risque qui pourrait retenir une future maman au lit ou l’empêcher d’essayer certaines positions, les mamans en travail aujourd’hui, même celles qui bénéficient d’une péridurale ou d’un monitoring fœtal continu, peuvent choisir parmi une variété de positions de travail et d’accouchement.
Faisons un peu le tour des positions les plus courantes pour accoucher.
La position gynécologique : allongée sur une table d’accouchement…
La médicalisation de l’accouchement est à l’origine de la table d’accouchement. Autrefois, en France, les femmes accouchaient assises sur une chaise qui appartenait à la famille ou à la commune. Aujourd’hui, on est à la recherche d’une position plus efficace médicalement, plus confortable pour la mère et permettant une intervention pratique des médecins. C’est un vrai débat dans le monde médical.
Il y a ceux qui restent farouchement pour la position en décubitus dorsal, c’est-à-dire allongée sur une table gynécologique, les jambes relevées et les pieds calés dans des étriers. Cette position est la plus utilisée en France. La table gynécologique peut aussi être relevée dans une position semi-assise afin de permettre à la future maman d’attraper les étriers et ainsi d’accompagner au mieux la poussée au moment de l’expulsion. Cette position est la plus commode pour une bonne surveillance médicale et donne toutes les possibilités d’intervention rapide.
Mais actuellement, un certain nombre de spécialistes lui reprochent d’être un obstacle à la descente du bébé et de provoquer des accouchements douloureux au niveau du dos. En effet, il n’y a aucun effet de pesanteur, le sacrum est immobilisé et les douleurs lombaires à leur maximum. De plus en plus de sages-femmes et d’obstétriciens préconisent de l’aménager en ramenant les cuisses de la femme vers le ventre, celle-ci plaçant ses cuisses dans les étriers de manière à ce que l’angle fémur-colonne vertébrale soit inférieur à 90 degrés.
… accroupie…
Pour d’autres, la position la plus naturelle est celle accroupie. Ils ont donc mis au point des tabourets d’accouchement permettant à la femme de s’installer dans cette position plus confortablement.
Ils estiment que c’est ainsi que les poussées au moment de l’expulsion sont les plus efficaces. La pesanteur du corps de la mère, comme celle de l’enfant, aident la naissance. De plus, dans cette position, le bassin s’élargit.
Certaines maternités proposent même aux futures mamans d’accoucher assises sur des chaises d’accouchement, toujours pour faciliter l’expulsion. L’utérus ne comprime plus la veine cave inférieure et favorise la poussée. Il semble encore que l’oxygénation de la future maman soit meilleure, le bébé n’oppressant plus le diaphragme. Toujours dans cette position, la force exprimée dans les jambes exerce une contre-pression qui renforce la poussée de l’expulsion.
Vous n’utiliserez probablement cette position que vers la fin du travail ou pendant l’accouchement lui-même. Comme la position debout, les accroupissements font appel à la théorie de Newton tout en ouvrant le bassin pour donner à votre bébé plus de place pour descendre. Vous pouvez vous appuyer sur votre partenaire pour vous accroupir (vous serez probablement un peu chancelante, vous aurez donc besoin de tout le soutien possible), ou vous pouvez utiliser une barre d’accroupissement, ou de naissance, qui est souvent fixée au lit d’accouchement (en vous appuyant sur la barre, vous éviterez que vos jambes ne se fatiguent pendant l’accroupissement).
… ou encore assise
Depuis quelques années, on a vu s’installer des matériels totalement nouveaux ; ce sont des fauteuils, voire des sièges relax suspendus par des sangles et munis d’un moteur pour changer de position et permettre au médecin, le moment venu, d’intervenir. Extrêmement confortables, ils sont dotés d’un appui pour la nuque et d’un autre pour les lombaires. Ils permettent toute une gamme de postures allant de celle assise à celle accroupie. Dans toutes les positions, les jambes peuvent être soutenues. Le siège est, bien sûr, conçu pour laisser libre la zone pelvienne.
La position assise, sur la table d’accouchement, dans les bras de votre partenaire ou sur un ballon d’accouchement, peut atténuer la douleur des contractions et permettre à la gravité d’aider à faire descendre votre bébé dans le canal de naissance. La position assise aide également à ouvrir votre bassin, et c’est beaucoup plus facile que de s’accroupir pendant de longues périodes.
En résumé, la position la plus confortable est celle dans laquelle vous vous sentez le plus à l’aise. D’ailleurs, selon les études menées, il n’y a pas une seule position qui soit meilleure que les autres.