Interruption volontaire de grossesse (IVG)

L’interruption volontaire de grossesse (IVG) doit avoir lieu avant la fin de la 10e semaine de grossesse ou 12e semaine d’aménorrhée.

Définition de l’IVG

L’avortement provoqué est l’interruption intentionnelle d’une grossesse par une intervention chirurgicale ou des médicaments.

L’interruption d’une grossesse peut se faire par une intervention chirurgicale visant à retirer le contenu de l’utérus; ou par la prise de certains médicaments.
Les complications sont rares lorsqu’un avortement se déroule dans un hôpital ou une clinique.
L’interruption volontaire de grossesse n’augmente pas les risques pour le fœtus ou la femme lors des grossesses suivantes.
Dans le monde entier, le statut de l’avortement varie, allant de l’interdiction légale à la possibilité de se faire avorter sur demande. Environ deux tiers des femmes dans le monde ont accès à l’avortement légal.

En France, l’IVG (avortement initié par choix personnel) est légale depuis 1975. Mais il doit se faire au cours du premier trimestre (jusqu’à 12 semaines). Après 12 semaines de grossesse (14 semaines d’aménorrhée), l’IVG n’est plus possible en France. D’autres pays fixent le délai plus tard, comme par exemple l’Espagne où l’IVG est possible jusqu’à la 22ème semaine.

En France, entre 215 000 et 230 000 grossesses sont involontaires et se terminent par un avortement volontaire, ce qui en fait l’une des procédures chirurgicales les plus courantes.

Dans les pays où l’avortement est légal, l’avortement est généralement sans danger et les complications sont rares. Dans le monde, environ 13 % des décès de femmes enceintes sont dus à un avortement. La plupart de ces décès surviennent dans des pays où l’avortement est illégal.
La contraception peut démarrer immédiatement après un avortement.

Pour en savoir +

Les méthodes possibles

Les méthodes d’avortement comprennent :

  • Avortement chirurgical (évacuation chirurgicale) : Extraction du contenu de l’utérus par le col de l’utérus
  • Médicaments pour provoquer (induire) l’avortement : Utilisation de drogues pour stimuler les contractions de l’utérus, qui expulsent le contenu de l’utérus.

La méthode utilisée dépend en partie de la durée de la grossesse. On fait généralement une échographie afin d’estimer la durée de la grossesse. On peut pratiquer l’avortement chirurgical pour la plupart des grossesses jusqu’à 24 semaines. Des médicaments peuvent être utilisés pour les grossesses de moins de 10 semaines (avortement médical); ou bien de plus de 15 semaines (que l’on appelle induction).

Pour les avortements pratiqués au début de la grossesse, seule une anesthésie locale peut être nécessaire. Une sédation consciente (médicaments qui soulagent la douleur et aident les femmes à se détendre, mais qui leur permettent de rester conscientes) peut également être utilisée. On administre généralement ces médicaments par voie veineuse. Pour les avortements pratiqués ultérieurement, un sédatif plus puissant est généralement nécessaire. Rarement, une anesthésie générale est nécessaire.

Le jour d’un avortement chirurgical, les femmes reçoivent des antibiotiques qui sont efficaces contre les micro-organismes qui peuvent causer des infections dans l’appareil reproducteur. Après tout avortement (chirurgical ou médical), les femmes dont le sang est Rhésus négatif reçoivent une injection d’anticorps Rh appelée immunoglobuline anti-D.

IVG chirurgicale

On retire le contenu de l’utérus par le vagin. L’avortement chirurgical représente la majorité des avortements en France. Différentes techniques existent en fonction de la durée de la grossesse. Elles comprennent donc :

  • Dilatation et curetage (D et C) avec aspiration
  • Dilatation et évacuation (D et E)

La dilatation désigne l’élargissement du col de l’utérus. Différents types de dilatateurs existent, en fonction de la durée de la grossesse et du nombre d’enfants qu’a la femme. Pour réduire le risque de blessure du col de l’utérus pendant la dilatation, les médecins peuvent utiliser des substances qui absorbent les fluides, comme des tiges d’algues séchées (laminaires) ou un dilatateur synthétique. Les laminaires sont insérées dans l’ouverture du col de l’utérus et laissées en place pendant au moins 4 heures, parfois toute la nuit. Comme les dilatateurs absorbent de grandes quantités de liquide du corps, ils se dilatent et étirent l’ouverture du col de l’utérus. Des médicaments tels que le misoprostol (une prostaglandine) peuvent également être utilisés pour dilater le col de l’utérus.

En général, pour les grossesses de moins de 14 semaines, on utilise la dilatation et le curetage (D et C) avec aspiration. Pour cette procédure, on utilise un anesthésique local, parfois avec une sédation consciente, ou, plus rarement, un anesthésique général. On utilise un spéculum pour écarter les parois du vagin; de plus, le col de l’utérus est dilaté. Ensuite, un tube flexible relié à une source de vide est inséré dans l’utérus pour retirer le fœtus et le placenta. La source de vide peut être une seringue à main ou un instrument similaire ou une machine à aspiration électrique. Parfois, on insère un petit instrument pointu en forme de cuillère (curette) pour retirer les tissus restants. Cette procédure s’effectue en douceur pour réduire le risque de cicatrices et de stérilité.

Pour les grossesses entre 14 et 24 semaines, on a généralement recours à la dilatation et à l’évacuation (D et E). Après la dilatation du col de l’utérus, on utilise la succion et les forceps pour retirer le fœtus et le placenta. Ensuite, l’utérus peut être gratté doucement pour s’assurer que son contenu a été retiré. Les complications comprennent l’infection, les saignements ou les déchirures du col de l’utérus ou de l’utérus. Cependant, les complications sont rares dans le cas d’avortements chirurgicaux dans un cadre légal.

Si les femmes souhaitent éviter des grossesses futures, elles peuvent commencer la contraception dès que l’avortement terminé. Les femmes sont alors moins susceptibles de tomber enceintes de manière non intentionnelle et d’avoir besoin d’un autre avortement.

IVG médicamenteuse

Les médicaments destinés à provoquer des avortements peuvent être utilisés pour les grossesses de moins de 10 semaines ou bien de plus de 15 semaines. Pour un avortement en début de grossesse (moins de 10 semaines), une femme peut commencer à prendre les médicaments au cabinet du médecin et continuer à les prendre chez elle. Pour un avortement en fin de grossesse, la femme doit se rendre à l’hôpital pour prendre les médicaments qui déclencheront alors l’accouchement.

Les médicaments utilisés sont la mifépristone, suivie d’une prostaglandine, comme le misoprostol.

La mifépristone, administrée par voie orale, bloque l’action de l’hormone progestérone, qui prépare la paroi de l’utérus à la grossesse. La mifépristone rend également l’utérus plus sensible au deuxième médicament administré (la prostaglandine).

Les prostaglandines sont des substances semblables aux hormones qui stimulent la contraction de l’utérus. Elles peuvent se prendre avec la mifépristone. Les prostaglandines peuvent être prises dans la bouche (près de la joue ou sous la langue) jusqu’à ce qu’elles se dissolvent. On peut également les injecter ou placer dans le vagin.

L’IVG médicamenteuse est un terme que l’on utilise souvent lorsque l’on utilise des médicaments pour provoquer un avortement dans le cas de grossesses de moins de 10 semaines. Le régime le plus courant consiste à prendre des comprimés de mifépristone dans le cabinet du médecin, puis du misoprostol pris 1 à 2 jours plus tard. Le misoprostol se garde près de la joue jusqu’à ce qu’il se dissolve, ou onle place dans le vagin. La femme peut prendre le misoprostol seule ou le faire administrer par un médecin. Ce régime provoque l’avortement chez environ 92 à 96 % des femmes. Si l’avortement n’a pas lieu, on procède à un avortement chirurgical.

L’induction est un terme que l’on utilise souvent lorsque l’on provoque un avortement par médicaments dans le cas de grossesses de plus de 15 semaines. Les femmes reçoivent les médicaments dans un hôpital et y restent jusqu’à ce que l’avortement se termine. Les comprimés de mifépristone peuvent être pris, suivis en 1 à 2 jours d’une prostaglandine, comme le misoprostol. Le misoprostol peut également se prendre seul. Par exemple, deux comprimés de misoprostol placés dans le vagin toutes les 6 heures sont efficaces à presque 100 % dans les 48 heures.

Après l’un de ces régimes, les femmes doivent consulter un médecin pour un test de suivi afin de confirmer que la grossesse a pris fin.

Quelles sont les complications possibles après une IVG ?

Les complications liées à l’avortement sont rares lorsqu’il se passe dans un hôpital ou une clinique. En outre, les complications sont beaucoup moins fréquentes après un avortement qu’après l’accouchement d’un bébé à terme. Des complications graves surviennent chez moins de 1 % des femmes qui ont avorté. Le décès après un avortement est en effet très rare. Environ 6 femmes sur un million qui avortent meurent, contre environ 140 femmes sur un million qui accouchent d’un bébé à terme.

Le risque de complications dépend de la méthode d’IVG.

  • Évacuation chirurgicale. Un instrument chirurgical peut perforer l’utérus dans 1 des 1 000 avortements. Moins souvent, l’intestin ou un autre organe peut également être endommagé. De graves saignements surviennent pendant ou immédiatement après l’intervention dans 6 des 10 000 avortements. Les instruments peuvent aussi déchirer le col de l’utérus, surtout dans les grossesses de plus de 12 semaines. Plus tard, des infections peuvent se développer. Très rarement, l’intervention ou une infection ultérieure provoque la formation de tissu cicatriciel dans la paroi de l’utérus, ce qui entraîne alors la stérilité. Ce trouble s’appelle syndrome d’Asherman.
  • Médicaments. La mifépristone et la prostaglandine misoprostol ont des effets secondaires. Les plus courants sont les douleurs pelviennes, les saignements vaginaux et les problèmes gastro-intestinaux tels que nausées, vomissements et aussi diarrhées.
  • L’une ou l’autre méthode. Les saignements et l’infection peuvent se produire si une partie du placenta reste dans l’utérus. En cas de saignement ou de suspicion d’infection, les médecins ont recours à l’échographie pour déterminer si une partie du placenta reste dans l’utérus.
  • Plus tard, en particulier si la femme est inactive, des caillots de sang peuvent se former dans les jambes.

Si le fœtus a du sang Rh positif, une femme qui a du sang Rh négatif peut produire des anticorps Rh; comme dans toute grossesse, fausse couche ou accouchement. Ces anticorps peuvent aussi mettre en danger les grossesses ultérieures. En injectant à la femme des immunoglobulines anti-D, on empêche les anticorps de se développer.

L’avortement sélectif n’augmente probablement pas les risques pour le fœtus ou la femme lors de grossesses ultérieures.

La plupart des femmes n’ont pas de problèmes psychologiques après une IVG. Cependant, les problèmes sont plus susceptibles de se produire chez les femmes qui :

  • avaient des symptômes psychologiques avant la grossesse ;
  • avaient un profond attachement au fœtus ;
  • ont un soutien social limité ou se sentent stigmatisés par leur système de soutien.
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