Zoom sur la première analyse de sang pendant la grossesse

La première prise de sang pendant la grossesse permet de rechercher des maladies

Dans le cadre de votre grossesse, plusieurs analyses de sang vous seront proposées. Certains sont proposés à toutes les femmes, d’autres uniquement si vous êtes exposée à une infection particulière ou à une maladie héréditaire. L’analyse de sang, prescrite lors de votre première visite médicale, est essentielle pour faire le point sur votre santé.

Elle va confirmer votre groupe sanguin et, notamment, votre facteur Rhésus et l’existence éventuelle d’agglutinines irrégulières. Ces informations sont importantes afin de déterminer s’il y a risque d’incompatibilité sanguine entre la mère et l’enfant (il existe des incompatibilités de groupes Rhésus et des incompatibilités de groupes sanguins).

L’analyse de sang va encore vous permettre de savoir si vous êtes immunisée contre certaines maladies qui peuvent être graves au cours d’une grossesse et entraîner un avortement spontané, un accouchement prématuré ou des malformations chez l’enfant. Ces maladies sont d’autant plus sournoises que leurs symptômes, bénins pour la mère, peuvent passer inaperçus.

A quoi ça sert ?

Tous les tests sont effectués pour détecter tout ce qui pourrait causer un problème pendant la grossesse ou après l’accouchement, ou pour vérifier que votre bébé est en bonne santé, mais vous n’êtes pas obligée de les subir si vous ne le souhaitez pas.

Parlez-en à votre médecin ou à votre sage-femme et donnez-vous suffisamment de temps pour prendre votre décision. Ils doivent également vous donner des informations écrites sur les tests. Vous trouverez ci-dessous un aperçu de tous les tests qui peuvent vous être proposés.

Rubéole et toxoplasmose

La rubéole se manifesté d’abord par un léger mal de gorge suivi d’une éruption de boutons plus ou moins visibles. Un examen du sang permet de savoir si vous possédez ou non des anticorps(1). De 5 à 10 % des femmes susceptibles d’être mères ne sont pas immunisées contre la rubéole.

Vous devez être particulièrement attentive si vous avez de jeunes enfants pouvant être contaminés à l’école. Il existe aujourd’hui un vaccin qu’il serait prudent de prescrire avant la puberté. La toxoplasmose, encore plus discrète que la rubéole, est due à un parasite contenu dans la viande et qui a besoin d’un « véhicule ».

Les animaux, consommateurs de viande crue, et en particulier les chats, sont souvent porteurs de ce parasite que l’on retrouve dans leurs excréments. La contamination peut donc se faire soit directement par l’absorption de viande crue ou bleue (principalement le mouton), soit par l’intermédiaire d’un animal domestique ou encore en mangeant des fruits ou des légumes mal lavés et non épluchés.

Si vous n’êtes pas immunisée contre la toxoplasmose, vous devrez surveiller votre alimentation et effectuer un contrôle mensuel.

Les hépatites

Vous pouvez encore être porteuse d’un virus comme l’hépatite(2) et l’ignorer totalement, celui de l’hépatite A ou B par exemple. Heureusement, si vous n’êtes pas immunisée, il est possible de prévenir la contamination de l’enfant à la naissance en lui administrant un sérum et un vaccin. Plus récente est l’hépatite C. Elle peut se transmettre à l’enfant après la naissance par le lait maternel, d’où l’obligation de ne pas allaiter si vous êtes porteuse de ce virus.

Les maladies sexuellement transmissibles

Autre dépistage important et obligatoire, celui de la syphilis. Si elle est ancienne, une simple vérification de sa disparition suffit ; si elle est plus récente et notamment si les examens découvrent la présence de tréponème pâle, mère et père doivent être soignés ce qui protégera bébé du risque de contamination.

Pour la future maman, il est indispensable de suivre un traitement à base de pénicilline dans les tout premiers mois de la grossesse. Des examens de contrôle seront, de plus, prescrits tout au long des neuf mois.

Le traitement à base de pénicilline n’a aucun effet secondaire sur le fœtus. En revanche, une syphilis non traitée peut contaminer ce dernier, entraînant des lésions du squelette, du foie, des muqueuses et de la peau.

Devenue rare aujourd’hui, la syphilis est devancée par une autre maladie sexuellement transmissible, le Sida. Son dépistage n’est pas obligatoire mais on conseille vivement aux femmes enceintes de le faire. Dans les cas malheureux de contamination, un traitement spécifique permet de diminuer de moitié le taux de contamination à l’enfant.

Prévenir la toxoplasmose

Si votre analyse révèle que vous n’êtes pas immunisée contre la toxoplasmose, il vous faut être prudente. Le parasite Toxoplasmagondii peut passer la barrière placentaire et atteindre le fœtus; provoquant une fausse couche ou une malformation d’ordre cérébral chez l’enfant. Mais plus la contamination de la mère a lieu tôt au cours de sa grossesse, moins il y a de chances que le virus passe la barrière placentaire ; s’il réussit cependant, l’atteinte sera grave.

Il existe un traitement à base d’antibiotiques pour éviter cette contamination. Si elle se déclare au cours du troisième trimestre, elle a un peu moins de conséquences fâcheuses. Dans tous les cas, des examens complémentaires tels qu’échographies et prélèvement du liquide amniotique permettront de faire un diagnostic.

Un enfant qui naît porteur du virus devra avoir un suivi dans ses deux premières années.

Quelques précautions simples peuvent vous éviter la contamination :

  • lavez-vous les mains après avoir manipulé de la terre et de la viande crue ;
  • ne consommez pas de viande crue ou saignante, le virus ne résiste pas à une température de plus de 50 °C et à la congélation ;
  • lavez abondamment tous les légumes et les plantes aromatiques qui doivent être consommés crus ;
  • mettez des gants pour jardiner;
  • et, si vous avez un chat, confiez à quelqu’un le soin de changer sa litière quotidiennement. Demandez également que l’on ébouillante régulièrement son bac.

Votre bébé a déjà une histoire

L’analyse du sang maternel raconte aussi l’histoire du bébé à venir. Grâce à une simple prise de sang, on peut aujourd’hui suspecter un risque de trisomie. En effet, il semble que souvent, deux fois sur trois, le taux d’HCG dans le sang maternel soit plus important que la normale lorsque le futur bébé souffre de mongolisme. Pour confirmer ce premier diagnostic, on doit faire un caryotype, examen qui étudie la composition chromosomique du sang. Il a longtemps été pratiqué à partir d’une amniocentèse (prélèvement du liquide amniotique). Mais aujourd’hui, les médecins ont mis au point un autre examen, la biopsie du placenta (ou trophoblaste).

L’examen chromosomique se fait à partir du prélèvement d’un minuscule morceau de villosité tapissant le placenta. Ce tissu porte tout le patrimoine génétique du fœtus. Cet examen se réalise entre 9 et 11 semaines d’aménorrhée (2/3 mois) et permet un diagnostic trois jours après. Dans certains cas très précis, et pour dépister des anomalies du cerveau et de la colonne vertébrale du fœtus, on dose dans le sang de la mère une enzyme bien précise, la cholinestérase.

Notes

(1) Voir la définition de l’anticorps sur le lexique de grossesse
(2) Voir la définition de l’hépatite sur le lexique de grossesse

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