Hérédité : les risques de maladie génétique pour bébé

Maladie héréditaire : la transmission de gènes aux enfants

Tout futur parent s’est posé la question au moins une fois pendant la grossesse. Mon enfant aura-t-il une anomalie génétique ? Une malformation congénitale ou une maladie génétique est un problème de santé dont souffre un bébé à la naissance. Elle peut être causée par un problème chromosomique, héréditaire ou environnemental. 

Cent mille gènes sont le support d’hérédité dans l’espèce humaine. Ils sont répartis dans l’ensemble des chromosomes. Les gènes sont régis de façon très précise dans le temps et dans l’espace grâce à des séquences régulatrices placées à côté du gène et qui le commandent en fonction de l’environnement. L’anomalie des gènes causent des maladies génétiques. Presque tous les gènes vont par deux, l’un issu de la mère, l’autre du père, sauf pour les gènes correspondant aux caractéristiques sexuelles qui sont uniques.

Transmettre une maladie héréditaire

Certains gènes peuvent être porteurs de pathologies. Mais ils ne sont actifs que s’ils sont associés à un autre gène pathologique. Ainsi, certaines maladies sont dues à l’apport par la mère et par le père d’un même gène pathologique ; de leur rencontre « naît » une maladie, alors qu’il n’y avait aucun antécédent familial.

On estime que chaque homme et chaque femme présentent un seul exemplaire de 5 à 10 gènes porteurs d’une telle maladie, dite récessive autosomique. Mais il existe un autre type de maladies héréditaires, les maladies autosomiques dominantes. Le gène « malade » s’exprime même s’il est unique. Il est alors transmis par un des parents, lui-même atteint de cette maladie. La maladie se transmet ainsi de génération en génération, tant chez les filles que chez les garçons.

En revanche, dans certaines maladies génétiques dites récessives, les gènes « malades » sont portés par le chromosome X. Dans ce cas, le gène « malade » n’a un effet que lorsqu’il est transmis à un garçon (le déficit génétique n’est pas compensé par un chromosome Y normal). Les filles ne sont pas malades, mais sont porteuses de l’anomalie et la transmettent, c’est le cas de l’hémophilie(1).

Les anomalies chromosomiques

On peut aussi constater des anomalies de nombre ou de structure des chromosomes. Les gènes ne sont pas atteints, mais la répartition anormale des chromosomes dans les cellules conduit à un déséquilibre génétique. Sur 1000 enfants, 6 souffrent de ce défaut. La maladie la plus connue portant sur le nombre de chromosomes est la trisomie ; l’enfant n’a pas 46 chromosomes comme tout être humain, mais 47.

La plus répandue de ces trisomies est la trisomie 21 que l’on appelait auparavant aussi syndrome de Down. Dans ce cas, les cellules sont porteuses d’un chromosome 21 en trop qui s’ajoute au double exemplaire normal. Il existe des trisomies 16 et des trisomies 18, anomalies des chromosomes 16 et 18. Mais il arrive aussi qu’il manque un chromosome d’une des paires, ces maladies portent le nom de monosomie. Enfin, on constate aussi des anomalies de structure, un chromosome peut se casser et un des éléments du chromosome disparaître.

Les tests de dépistage des anomalies génétiques

Ils se font le plus souvent à partir d’un prélèvement des cellules fœtales ou placentaires permettant d’établir un caryotype, c’est-à-dire une analyse des chromosomes.

La ponction du trophoblaste : sous contrôle échographique, le médecin prélève quelques cellules du placenta. Les résultats sont disponibles sous trois jours.

L’amniocentèse : l’analyse de la composition chromosomique se fait à partir d’une ponction de 20 ml environ de liquide amniotique. Le résultat de sa culture permet un diagnostic au bout de trois semaines.

La recherche de la trisomie se fait normalement à partir du troisième mois de grossesse par l’examen des cellules en culture recueillies au cours d’une amniocentèse. Il naît en moyenne 1 enfant sur 700 porteur de cette maladie chromosomique.

Ce chiffre devrait diminuer si les examens de dépistage se généralisent chez les mères à risques; notamment celles qui approchent la quarantaine.

Le gène perturbateur

Des anomalies génétiques peuvent s’exprimer de bien des façons. Elles peuvent être visibles et occasionner des malformations congénitales, une malformation physique, mais peuvent aussi agir en silence. Le gène, ne transmettant pas de messages corrects aux cellules, les rend incapables de remplir leur rôle ; c’est ce qui explique certaines paralysies, par exemple la myopathie, la mucoviscidose(2), ou certaines maladies du sang comme l’hémophilie. Enfin, les gènes ne sont pas uniquement responsables des maladies héréditaires. En fait, certains d’entre eux, en contrôlant des fonctions essentielles telles que l’élimination des graisses ou la tension artérielle, prédisposent à certaines maladies.

L’avis du Pr René Frydman sur les moyens de dépistage des maladies génétiques

Nous possédons aujourd’hui de bons moyens de dépistage des anomalies chromosomiques. Il semble que nous ayons fait des progrès intéressants en croisant les informations données par certaines échographies et certains dosages biochimiques. Le protocole consiste à faire une échographie à 12 semaines d’aménorrhée, une recherche des marqueurs sériques en dosant les bêta HCG et une nouvelle échographie, dite morphologique, à 22 semaines. La combinaison de tous ces examens donne au médecin une idée du risque encouru et lui permet de prescrire une amniocentèse en vue d’établir un caryotype.

Récemment, a été mis au point un protocole qui semble encore plus performant. Il consiste habituellement à faire un dépistage biochimique avec un dosage de bêta HCG associé à un dosage d’alpha foetoprotéines(3) simplement à partir d’une prise de sang. Ces dépistages ont un double effet : d’une part ils font entrer certaines jeunes futures mamans dans la catégorie des femmes à risques, et d’autre part ils permettent d’éviter le recours à une amniocentèse, si tout est normal, à une femme de 40 ans qui a eu du mal à obtenir une grossesse et pour laquelle on ne veut prendre aucun risque de fausse couche. Je trouve qu’il y a aujourd’hui trop d’amniocentèses. En utilisant cette combinaison d’examens, et notamment en pratiquant la première échographie qui semble avoir une grande importance, le nombre d’amniocentèses devrait diminuer et nous contribuerions en même temps à rassurer au maximum les futures mamans.

Notes

(1) Voir la définition de l’hémophilie sur le lexique de grossesse
(2) Voir la définition de la mucoviscidose sur le lexique de grossesse
(3) Voir la définition de l’alpha-foetoprotéine sur le lexique de grossesse

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