Introduite dans les pratiques obstétricales depuis les années 1970, la péridurale rencontre de plus en plus de succès. Aujourd’hui en France, il semble que les deux tiers des accouchements se déroulent avec son aide et, dans certains centres hospitaliers universitaires, 80 à 90% des futures mamans la demandent.
Elles souhaitent ainsi ne pas souffrir au moment de l’accouchement et profiter pleinement de la naissance de leur bébé. Cet acte médical est remboursé par la Sécurité sociale. Seul problème, le manque de médecins anesthésistes. En effet, toute péridurale doit être effectuée et contrôlée par un spécialiste.
La plupart des femmes enceintes se posent un certain nombre de questions sur l’accouchement et la façon dont elles veulent accoucher de leur bébé. La douleur est généralement au centre de leurs préoccupations et la question de la péridurale se pose.
Un protocole précis
Si vous avez choisi ce type d’anesthésie, voici comment vont se passer les choses.
Généralement, l’analgésie péridurale est mise en place alors que la dilatation du col de l’utérus se situe aux environs de 3 cm. Le médecin anesthésiste vous demande de vous asseoir, de faire le dos rond et de baisser les épaules ou bien de vous allonger en chien de fusil. Ces deux positions ont l’avantage d’écarter les vertèbres, donc de faciliter l’injection du produit anesthésiant. Dans tous les cas, le praticien vous demandera d’observer une immobilité totale pendant quelques minutes.
Généralement, l’intervention se fait entre deux contractions pour plus de confort. L’anesthésiste pratique d’abord une anesthésie locale. Après s’être assuré que celle-ci produit son effet, il repère l’espace péridural, et selon le cas, installe un cathéter ou fait directement une injection de produit anesthésique, qui limite l’anesthésie à 4 heures environ alors que la pose d’un cathéter permet d’envisager de la prolonger et, au besoin, de programmer une césarienne sous péridurale.
L’analgésie péridurale devrait être généralisée à toutes les maternités : elle est due à toutes les femmes qui estiment que la douleur n’est pas tolérable. Cela nécessite un nombre grandissant d’anesthésistes qui, aujourd’hui, font défaut.
Un accouchement sous contrôle permanent
La péridurale exige un contrôle permanent de la tension, qu’elle a d’ailleurs tendance à faire baisser. Aussi installe-t-on un appareil de contrôle sur un bras de la future maman, alors que sur l’autre, on pose une perfusion qui permettra d’assurer la régularisation des contractions et d’intervenir rapidement en cas de chute de tension.
L’injection du liquide analgésiant suscite tout au plus une impression de distension non douloureuse. Puis 10 à 20 minutes après l’installation de la péridurale, vous ne souffrez plus de la douleur des contractions; et tout le bas de votre corps est insensibilisé…
Vous ressentirez peut-être des fourmillements et une impression de chaleur dans les jambes. Le monitoring et l’équipe médicale contrôlent le bon déroulement du travail et la puissance des contractions. La première phase du travail peut être légèrement plus longue; mais l’injection, sous perfusion, d’ocytocine va améliorer la qualité des contractions.
Accoucher sans douleur
Parfois, la durée du travail est même réduite sous péridurale. En effet, l’absence de douleur évite le spasme du col de l’utérus et la résistance du périnée; le travail progresse alors vite et de façon régulière.
Tout comme pour un accouchement sans anesthésie, vous êtes installée en position gynécologique d’accouchement lorsque le col de l’utérus est à dilatation complète. Les douleurs de l’expulsion n’existent pas sous péridurale; tout au plus, l’envie de pousser est-elle ressentie faiblement.
Naissance dans la joie
La poussée, dans la plupart des cas, se fait sous la conduite de la sage-femme ou du médecin accoucheur. Il est utile de suivre quelques cours de préparation à l’accouchement pour se préparer à l’effort que l’on va vous demander. Bien guidée, totalement insensible à la douleur, vous mettrez votre enfant au monde presque avec le sourire. Parfois il faudra simplement aider au dégagement de l’enfant en utilisant des forceps.
L’anesthésie péridurale est maintenue jusqu’au moment de la délivrance. Si celle-ci doit se faire avec l’intervention de la sage-femme ou de l’accoucheur, il ne sera pas nécessaire d’avoir recours à une anesthésie générale.
La péridurale : la solution idéale pour toutes les femmes ?
Il est important que les femmes enceintes comprennent qu’elles ont le choix d’avoir une péridurale ou un travail naturel. Quelle que soit leur décision, l’objectif est de donner à la mère et à sa famille la meilleure expérience d’accouchement possible.
“Ce n’est pas seulement le bébé qui est important, mais le bien-être physique, émotionnel et mental de la mère”
Il existe de nombreuses options pour une expérience d’accouchement sûre et la sage-femme, l’obstétricien ou le médecin qui vous suit tout au long de votre grossesse est là répondre à toutes les questions que vous pouvez vous poser. Le personnel médical peut également vous orienter vers des cours d’accouchement appropriés et des informations supplémentaires sur une méthode d’accouchement en particulier (sous hypnose, dans l’eau).