Comment la nature crée un être humain ?

La rencontre du spermatozoïde et de l'ovule

Pour que la vie se transmette, pour qu’un nouvel être se forme, il faut que deux germes, l’un venant de l’homme : le spermatozoïde (ou gamète mâle), l’autre de la femme : l’ovule (ou gamète femelle), se rencontrent. L’union de ces deux germes forme un œuf de quelques centièmes de millimètre : l’œuf humain.

Cela semble tout simple aujourd’hui, mais il y a un peu plus de cent ans on ne connaissait pas exactement le mécanisme qui préside à la formation d’un être. Il a fallu plus de trois mille ans pour connaître ce que nous allons maintenant vous raconter : comment l’ovule et le spermatozoïde s’unissent pour former l’œuf humain (la conception), comment cet œuf trouve dans l’organisme maternel l’endroit confortable où il pourra loger (la nidation) et se nourrir pendant neuf mois, et enfin comment pendant ces neuf mois (la grossesse), l’œuf se développe peu à peu, est embryon, puis fœtus, puis nouveau-né, votre bébé.

Au commencement était l’ovule

Au début, on dirait que nous ne sommes pas sur terre. Nous ne sommes pas dans le monde que nous voyons, dans les mesures de notre monde. La scène se passe dans ce qu’il y a de plus petit en nous : l’infiniment petit des cellules. Tout ce qui est vivant se compose de cellules, d’une taille (en moyenne) de quelques millièmes de millimètre. Les cellules ont des formes et des tailles différentes suivant qu’elles constituent les os, la peau, les nerfs, etc… Mais elles sont toutes formées d’une substance identique, le cytoplasme, qu’entoure une membrane, et qui renferme en son centre un noyau. Parmi ces milliards de cellules, deux d’entre elles, ayant comme les autres un cytoplasme, un noyau, une membrane, sont chargées d’une mission particulière : transmettre la vie. Ce sont : le germe féminin, l’ovule, et le germe masculin ou spermatozoïde.

L’ovule provient de l’ovaire, glande sexuelle de la femme. Situés dans la cavité abdominale, à gauche et à droite de l’utérus, les ovaires, car ils sont deux, appartiennent à l’appareil reproducteur, qui comprend en outre les trompes de Fallope, l’utérus, le vagin et la vulve, organe externe de cet appareil. Les ovaires ont un double rôle. D’une part, ils produisent les ovules, d’autre part, ils sécrètent deux hormones, les œstrogènes et la progestérone, qui, vous allez voir, jouent un rôle essentiel dans l’activité génitale de la femme.

A la naissance, les ovaires d’une petite fille contiennent 300.000 à 400.000 ovocytes, cellules-mères dont vont naître les ovules. Rien ne se passe jusqu’à la puberté. Alors les ovocytes se mettent à se transformer en ovules. Chaque mois, un ovocyte se transforme en ovule qui est « pondu » par l’ovaire : c’est le phénomène de l’ovulation. Si cet ovule est fécondé par le germe masculin ou spermatozoïde, il fera son nid dans l’utérus, où il se développera pour donner naissance au bout de neuf mois à un enfant. S’il n’est pas fécondé il sera entraîné à l’extérieur dans un écoulement de sang : ce sont les règles ou menstruation. Et, le mois suivant, un autre ovule sera pondu et suivra le même sort.

Un ovaire produit un ovule

C’est donc à partir de l’âge – 13 ou 14 ans – où l’ovaire se met à « pondre » des ovules, que la femme peut être mère. Sa période de fécondité durera environ 30 ans. Des 300.000 à 400.000 ovules au départ, seuls 300 ou 400 environ arriveront à maturité. L’ovulation n’est pas une opération de second plan. Dans un film documentaire, c’est la séquence que l’on montrerait au début du film. C’est la préface de la vie.

Voici donc les deux ovaires. Ils ont la forme et la taille de grosses amandes blanchâtres et dans l’épaisseur de leur « écorce » se trouvent de petits sacs : les follicules de De Graaf. Chacun de ces petits sacs contient un ovocyte.

Chaque mois, sous l’effet d’hormones sécrétées par l’hypophyse, glande située à la base du cerveau et qui commande toute l’activité hormonale de l’organisme, un ovocyte « mûrit » et forme un ovule qui se développe et grossit. Exceptionnellement, deux ovules se développent en même temps dans un follicule ou dans deux follicules distincts, et arrivent à maturité.

S’ils sont fécondés en même temps, ces deux ovules donneront des jumeaux, dits « faux jumeaux » ou jumeaux bivitellins. Il est entouré d’une couche de cellules et d’une petite quantité de liquide. L’ensemble forme ce que l’on appelle un follicule de De Graaf. Peu à peu, ce follicule, gonflé par le liquide folliculaire, fait une saillie arrondie à la surface de l’ovaire. Quand cette saillie atteint la taille d’une groseille ou d’une petite cerise, le follicule se rompt et libère l’ovule. C’est l’ovulation qui se situe normalement entre le 13ème et le 15ème jour du cycle menstruel.

Pendant toute cette période du mûrissement qui correspond à la première moitié du cycle, le follicule a en outre fabriqué des hormones : les œstrogènes dont l’une est la folliculine.

L’ovule entreprend un long voyage

Voilà donc le premier acte achevé. Un ovule a été pondu; il est prêt pour le deuxième acte, la fécondation. Examinons cet ovule de plus près. Il est plus petit qu’un grain de pollen, il est translucide et incolore. Il est sphérique et entouré d’une membrane gélatineuse et élastique : la zone pellucide. Son cytoplasme est une réserve de protéines, sucres, graisses et autres provisions qu’il a accumulées pendant les quatorze jours qui ont précédé sa ponte, et qui vont lui permettre de se nourrir pendant le voyage qu’il va entreprendre et qui le mènera jusqu’à l’utérus, éloigné de 10 centimètres environ. Ce voyage durera de 2 à 7 jours.

A sa sortie de l’ovaire, il va passer dans la trompe de Fallope qui aboutit à l’utérus. les trompes de Fallope (il y en a une de chaque côté de l’utérus) sont de longs canaux musculeux d’un diamètre de 4 mm environ, baptisées ainsi parce que Fallope, médecin italien du XVIème siècle, qui les vit pour la première fois, trouva qu’elles ressemblaient à des trompettes romaines. Elles s’élargissent du côté de l’ovaire par un pavillon aux bords très découpés en franges irrégulières et mobiles qui, par leurs mouvements, font penser à une anémone de mer. Ce pavillon est directement en contact avec la surface de l’ovaire.

Une fois libéré, l’ovule, qui ne possède aucun moyen de locomotion, est comme happé par les franges bordant la trompe de Fallope. Il avance grâce aux mouvements, qui animent la trompe, aux battements de délicats filaments qui la tapissent, et au liquide qu’elle contient. Engagé dans la trompe, l’ovule a devant lui 12 heures, au maximum 24, pour être fécondé par un spermatozoïde. Au-delà de ce délai, il dégénèrera.

L’hormone de la grossesse

Pendant ce temps, se prépare un autre évènement, qui permet la grossesse. Les cellules qui forment la paroi du follicule de De Graaf, lequel vient de libérer l’ovule, se transforment en ce qu’on appelle le corps jaune : c’est un petit îlot de matières graisseuses de la couleur de l’or. Ce corps jaune va sécréter la deuxième hormone féminine, la progestérone.

La progestérone est l’hormone de la grossesse. Elle est là chaque mois, aussitôt après l’ovulation, prête à favoriser dès le premier instant un début de grossesse éventuelle, dès le moment où l’ovule, libéré de l’ovaire, se trouve candidat à la fécondation. C’est la progestérone qui, en transformant la membrane tapissant la paroi de l’utérus, prépare celui-ci à accueillir l’œuf.

Très mince à l’origine (1 millimètre et demi d’épaisseur) cette membrane en effet devient de plus en plus épaisse. Ses vaisseaux sanguins sont distendus, ses glandes sécrètent un liquide laiteux très riche en sucres. Elle est prête à recevoir et à nourrir l’œuf. Ici encore interviendra utilement la progestérone, qui empêchera l’utérus de se contracter et d’expulser l’œuf lorsqu’il aura fait son nid. Le dispositif est en place. L’utérus attend l’arrivée de l’ovule. Voici l’ovule. S’il a rencontré sur son chemin un spermatozoïde qui l’a fécondé, c’est le début de l’œuf, œuf qui ira faire son nid (on dit aussi « se nider ») dans la muqueuse utérine (la paroi intérieure de l’utérus) : nous verrons plus loin comment.

Si l’ovule n’a pas été fécondé, il est expulsé. Le corps jaune régresse, la quantité de progestérone diminue, l’utérus reprend ses contractions, la muqueuse est détruite, ses petits vaisseaux sanguins se rompent et saignent, entraînant avec les sécrétions glandulaires l’ovule à travers le col de l’utérus dans le vagin : ce sont les règles. Aussitôt la nature persévérante amorce un nouveau cycle de 28 jours (en moyenne).

Tout s’enchaîne désormais. Entre les règles et la grossesse, le lien apparaît : les règles signifient qu’un ovule pondu n’a pas été fécondé : les préparatifs qu’avaient faits la nature en vue d’une grossesse sont éliminés, la grossesse n’ayant pas lieu. Au contraire, l’arrêt des règles signifie qu’un ovule a été fécondé. Cependant, les règles peuvent également s’interrompre pour d’autres raisons, en particulier à la suite d’un déséquilibre hormonal.

Le germe masculin

Changement de décor. La fécondation, c’est le thème du deuxième acte. Ici intervient le germe masculin.

Le germe masculin, ou spermatozoïde, provient des glandes sexuelles de l’homme, les testicules. Comme les ovaires produisent les ovules et les hormones féminines, les testicules produisent les spermatozoïdes et l’hormone mâle : la testostérone(1). Mais alors que la femme naît avec toute sa réserve d’ovules, chez l’homme les testicules ne commencent à fabriquer des spermatozoïdes qu’à l’âge de la puberté. Cependant, les cellules qui formeront les spermatozoïdes existent chez le garçon dès avant la naissance. Cette production sera pratiquement ininterrompue jusqu’à la vieillesse.

Les testicules sont des glandes de forme ovoïde. Ils renferment de très nombreux petits tubes (les tubes séminifères) aussi fins que des fils de soie, enroulés les uns sur les autres, et dont l’aspect ressemble à celui d’une pelote embrouillée. A l’intérieur, ces tubes sont tapissés de cellules spéciales qui se développent très rapidement, et, par une série de transformations successives, donnent les spermatozoïdes.

Au début arrondies, ces cellules diminuent de taille, s’allongent, leur cytoplasme se réduit, une petite queue se dessine qui peu à peu s’allonge et prend l’aspect d’un long filament. Le spermatozoïde arrivé à maturité est l’une des plus petites cellules humaines, une cellule d’un aspect très particulier. Elle se forme de deux parties : la tête qui est ovale et qui, de face, ressemble à une poire – c’est elle qui contient le noyau – et la queue très longue et qui ressemble à un fouet très fin. La queue (le flagelle) permet au spermatozoïde de se déplacer. C’est sa grande différence avec l’ovule.

Mais les spermatozoïdes ont aussi leur voyage à accomplir. Réunis dans un grand canal aux mille replis et détours et qui a plus de 5 mètres de long, l’épididyme(2), ils gagnent le canal déférent, long de 30 centimètres. Puis ils se massent dans deux sortes de sacs, les vésicules séminales, situées de part et d’autre de la prostate. De là, ils sont entraînés à l’extérieur (lors de l’éjaculation) dans un liquide formé par les sécrétions de diverses glandes (dont la principale est la prostate). Ce liquide contient une certaine quantité de sucre qui stimule les spermatozoïdes.

S’ils ne sont pas entraînés hors des voies sexuelles de l’homme (éjaculés) les spermatozoïdes meurent. On estime qu’ils peuvent vivre jusqu’à 38 jours dans les canaux. De plus jeunes les remplaceront.

Quand à ceux qui gagneront le lieu de la fécondation, ils devront traverser l’utérus et remonter la trompe, c’est-à-dire parcourir plus de 18 centimètres. En chemin, ils rencontreront beaucoup d’obstacles qui élimineront des millions d’entre eux. Seuls les plus forts survivront, avançant de 3 millimètres par minute.

Un spermatozoïde pénètre dans l’ovule

Puis, une partie des spermatozoïdes s’engage dans la trompe en direction de l’ovaire qui a pondu; l’autre partie va vers l’autre ovaire, celui qui, cette fois, n’a pas été actif. Parmi les premiers, un grand nombre va s’arrêter à chaque repli des tissus. Ceux qui sont assez vigoureux pour franchir ces obstacles arrivent, après un voyage d’une heure, au lieu où la fécondation pourra se produire, c’est-à-dire dans le premier tiers (à partir de l’ovaire) de la trompe de Fallope. C’est là qu’ils rencontreront l’ovule qui, nous l’avons vu, est véhiculé en direction de l’utérus par les mouvements de la trompe. des spermatozoïdes peuvent attendre l’ovule presque 2 jours.

S’ils ne rencontrent pas d’ovule, les spermatozoïdes meurent.

Bientôt vont se trouver face à face ces deux cellules si différentes, mais chargées toutes les deux de la même mission. D’une part, l’ovule, cellule plus volumineuse que les autres – elle mesure 100 microns (1 micron = 1 millième de millimètre) – toute alourdie par son cytoplasme chargé de réserves, et d’ailleurs incapable de se mouvoir par elle-même. D’autre part, le spermatozoïde, cellule beaucoup plus petite, dont le noyau n’est presque pas entouré de cytoplasme, mais qui, très mobile, se meut à la rencontre de l’ovule.

Voici l’ovule qui arrive, poussé en avant. Immédiatement, une nuée de spermatozoïdes l’entoure, comme attirée par un aimant. Frétillant, agitant leur flagelle, les spermatozoïdes se collent contre l’ovule. Quelques-uns arrivent à traverser l’enveloppe qui entoure l’ovule (la zone pellucide), mais un seul spermatozoïde, parvient jusqu’au cytoplasme, c’est-à-dire à l’intérieur même de l’ovule. On croyait jusqu’à ces dernières années qu’un seul spermatozoïde pouvait entrer dans l’ovule : depuis, on a constaté que plusieurs peuvent percer la zone pellucide; mais un seul parvient au cœur de l’ovule.

En arrivant au but, le spermatozoïde vainqueur perd sa petite queue mobile; puis sa tête qui contient le noyau s’enfle jusqu’à devenir presque aussi volumineuse que le noyau femelle. L’instant est décisif : les deux noyaux s’approchent, ils se touchent; ils fusionnent. La première cellule d’un nouvel être humain est née.

L’œuf humain, ainsi créé dans le tiers externe de la trompe, va maintenant s’approcher lentement de l’utérus. Il arrive parfois que ce périple s’interrompe en cours de route. L’œuf se fixe alors en dehors de l’utérus, dans la trompe elle-même, et c’est le début d’une grossesse extra-utérine.

La multiplication des cellules

Dès le début de ce voyage qui le conduit vers l’utérus, trois heures après la fécondation, l’œuf commence à se diviser. La cellule initiale donne deux cellules, les deux en produisent quatre et ainsi de suite, l’accroissement suivant une progression géométrique (il suffit de 43 divisions pour donner toutes les cellules du corps). A ce stade, vu au microscope, l’œuf apparaît comme une masse sphérique. Il a l’aspect d’une mûre, d’où son nom de morula(3) (mûre en latin). Les cellules sont de plus en plus petites, car le volume total de l’œuf reste le même qu’au début. Ce n’est qu’après le sixième dédoublement – 64 cellules – que l’œuf commence à augmenter de volume.

Pendant que s’opère cette segmentation des cellules, l’œuf continue de s’approcher de l’utérus où il sera accueilli, logé et nourri. Il est temps, car, s’il vit toujours sur les réserves accumulées par l’ovule, ces réserves s’épuisent. L’organisme maternel va donc le prendre en charge. C’est pour cela que la muqueuse utérine subit les modifications dont nous avons parlé plus haut. Elle prépare le nid dans lequel l’œuf va se fixer.

Mais, lorsque, au bout de 3 jours, l’œuf arrive dans l’utérus, il n’a pas encore atteint le développement qui lui permettra de se nider. Il lui faut encore trois jours avant d’être prêt pour la mise en place. Pendant ces quelques jours où il vit libre dans la cavité utérine, l’œuf est le siège d’importantes modifications. Les cellules, qui jusque-là s’étaient multipliées en restant toutes semblables, vont maintenant se différencier. A la période de segmentation va succéder l’importante période de l’organisation – ou organogenèse – qui durera en tout 7 semaines. Voici comment elle commence.

Tout d’abord, à l’intérieur de l’œuf, qui à ce stade prend le nom de blastula (bourgeon en grec), les cellules du centre, qui sont plus grosses, forment une petite masse qui repousse celles qui les entourent vers la périphérie. Un vide sépare la petite masse intérieure de la couche extérieure; sauf en un point où les deux parties restent soudées.

Bientôt, le vide va s’agrandir et former une cavité remplie de liquide. La masse des cellules du centre s’appelle le bouton embryonnaire dont une petite partie va donner naissance à l’embryon. C’est le nom que le futur bébé portera jusqu’à l’âge de trois mois. La couche de cellules extérieures va former l’enveloppe qui va entourer et protéger cet embryon (le trophoblaste) et un organe (le placenta) qui va lui permettre de se nourrir et de se développer.

L’embryon ne va donc se former qu’à partir d’une très petite portion de l’œuf, puisqu’elle ne représente que 9 centièmes de millimètre, lorsque celui-ci a un millimètre, taille de l’œuf à son arrivée dans l’utérus.

Parvenu à ce stade de son développement, l’œuf peut maintenant se nider. Il s’est écoulé six jours depuis la conception; c’est le septième jour que l’œuf va faire son nid dans la muqueuse utérine.

Mais comment va s’opérer cette nidation? Des deux enveloppes qui entourent l’ébauche de l’embryon, celle qui se trouve à l’extérieur, le trophoblaste, va maintenant jouer le rôle important.

L’œuf fait son nid

L’œuf se pose sur la muqueuse utérine, puis il y adhère fortement, comme une ventouse. A ce moment entre en jeu le trophoblaste. Il sécrète des ferments détruisant les cellules tapissant la cavité de l’utérus. Puis il creuse une sorte de petit nid dans la muqueuse. On peut dire alors que l’œuf « fait son nid ». Il s’engage dans le trou ainsi creusé et se loge de plus en plus profondément dans l’épaisseur de la muqueuse. Au-dessus de lui, les tissus se rejoignent, la brèche se referme. Elle laissera longtemps une petite cicatrice.

L’œuf est logé, entièrement entouré par la muqueuse utérine dans laquelle il s’est enfoui. On appelle cette muqueuse caduque, car, après l’accouchement, elle sera éliminée. Il faut maintenant que l’œuf se nourrisse. Le trophoblaste – qui prend alors le nom de chorion – projette de petits filaments qui s’enfoncent avidement dans la muqueuse utérine comme des racines dans une bonne terre. Ils rompent les petits vaisseaux sanguins; détruisent les cellules; se gorgent de cette manne et l’envoient à l’embryon dont les besoins s’accroissent sans cesse; car sans cesse de nouvelles cellules se développent à un rythme de plus en plus accéléré.

Aidée, confortée par les hormones toujours secourables aux moments décisifs, la nidation ne dure en fait que quelques heures. L’œuf se fixe alors comme une greffe à l’organisme maternel. C’est là qu’il va se développer neuf mois durant la grossesse date de la conception, mais elle ne commence véritablement qu’au jour de la nidation, celui où pour la première fois la mère protège et nourrit son enfant.

Au centre de l’œuf, l’embryon va maintenant croître à un rythme vertigineux. Mais cette croissance ne sera possible que parce que tout un système va se développer. Ce système comprendra ce qu’on appelle les organes annexes, c’est-à-dire les enveloppes, le placenta et le cordon.

Cependant, que s’est-il passé dans l’ovaire depuis que l’ovule l’a quitté?

Le corps jaune, qui s’est édifié sur la cicatrice laissée après le départ de l’ovule, s’est rapidement développé. Produisant une quantité considérable de progestérone, il a été le grand protecteur des premiers jours de l’œuf. C’est en effet la progestérone qui empêche l’utérus de se contracter comme il le fait au moment des règles, ce qui a pour résultat d’expulser l’œuf qui vient de se nider. C’est la même hormone qui a subvenu en partie à la nutrition de l’œuf. Au bout de trois ou quatre mois, lorsque le corps jaune finit son cycle, le placenta le relaie et produit lui-même ses hormones.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire les articles Mois après mois du développement de l’embryon. Ensuite, vous verrez comment il se nourrit grâce au placenta et au cordon ombilical. Puis comment les enveloppes qui l’entourent le protègent, dans “Comment votre enfant vit en vous” . Nous verrons enfin que parfois l’utérus contient deux embryons (grossesse gémellaire (jumeaux)), parfois même trois ou quatre, dans Les jumeaux et les grossesses multiples.

Notes

(1) Voir la définition de la testostérone sur le lexique de grossesse
(2) Voir la définition de l’épididyme sur le lexique de grossesse
(3) Voir la définition de la morula sur le lexique de grossesse

Sandrine
Sandrine
Rédac cheffe de okbebe, Sandrine est à la tête d’une famille nombreuse avec ses 4 enfants dont deux adolescents et deux petites chipies, 2 chats et un mari. Quand elle n’écrit pas et a un peu de temps libre, elle aime boire un café en lisant ou regardant des séries.

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