Vous passez 9 mois à vous adapter aux changements de votre corps dus à votre grossesse et, une fois que votre bébé est né, votre corps recommence à changer.
Pendant la grossesse, vos glandes mammaires changent sous l’effet d’un large éventail d’hormones, dont les œstrogènes, la progestérone et la prolactine. Vers la fin de votre grossesse, votre corps commence à produire du colostrum, un lait spécial qui est important pour votre bébé dans ses premiers jours de vie…
La physiologie de l’allaitement maternel au sein
Après l’accouchement, la baisse des hormones de la grossesse entraîne la sécrétion par le cerveau de deux hormones de la lactation : la prolactine(*) et l’ocytocine.
Quelques jours après l’accouchement, votre lait mature va “monter”. Vos seins vont s’engorger en se gonflant de lait, devenant extrêmement pleins et fermes.
La montée de lait arrivera, que vous ayez choisi d’allaiter ou non, mais la production de lait ne se poursuivra que si vous videz régulièrement vos seins de ce lait par l’allaitement ou l’utilisation d’un tire-lait. La production de lait maternel dépend de la production par votre corps de deux hormones clés : l’ocytocine et la prolactine.
La prolactine
La prolactine est une autre hormone importante dans l’alimentation du lait maternel. Vous commencez à la produire pendant votre grossesse, mais les niveaux élevés d’œstrogènes et de progestérone dans votre sang contrecarrent ses effets.
Lorsque vous accouchez, les niveaux d’œstrogènes et de progestérone chutent soudainement. C’est alors que la prolactine peut commencer à faire son travail et à stimuler la production de lait maternel.
Elle est présente dès l’accouchement, préparant le sein à la lactation. Lors de l’allaitement maternel, la stimulation de l’aréole par la succion correcte, va déclencher sa production lors des tétées.
Elle permet la fabrication du lait dans le sein. Ainsi, plus les tétées seront précoces et fréquentes, plus la sécrétion de prolactine est activée, plus il y a de lait et plus longtemps durera l’allaitement maternel.
La nuit, la sécrétion de prolactine est importante : ce qui explique la nécessité de la tétée de la nuit.
Ce sont les niveaux de prolactine dans l’organisme qui permettent la poursuite de l’allaitement au lait maternel. C’est pourquoi il est si important de commencer à donner du lait maternel dans les 30 minutes à une heure après la naissance de votre bébé. Le taux de prolactine diminue entre les tétées, mais chaque fois que votre bébé prend le sein ou que vous tirez le lait, le taux augmente, ce qui indique à l’organisme qu’il doit produire davantage de lait maternel.
L’ocytocine (l’hormone des câlins)
C’est l’hormone qui permet l’éjection du lait maternel fabriqué dans le sein. Sa sécrétion demande quelques minutes de succion avant d’être déclenchée, d’où l’importance d’une bonne succion et de ne pas limiter la durée d’une tétée.
Certaines mères ressentent même l’écoulement du lait lorsque les cellules entourant les glandes mammaires se contractent et expulsent le lait.
L’ocytocine, libérée pendant l’allaitement ou l’expression du lait, aide également l’utérus à se contracter et à retrouver sa taille et sa forme normales.
L’ocytocine est produite à la fois par la mère et le bébé et est ensuite transmise au bébé par le lait maternel de la mère. Elle est stimulée par l’allaitement ou l’expression du lait et le contact peau à peau.
L’ocytocine est également produite par les pères lorsqu’ils jouent avec leur bébé et qu’ils ont un contact peau à peau, ce qui aide le père à tisser des liens avec son bébé.
Une succion inefficace, des tétées insuffisantes, ne vont pas permettre de bien vider le sein et par conséquent vont entraîner un engorgement et une baisse de la production de lait.
Le fait que ces hormones soient sécrétées par le cerveau explique l’influence des émotions, du stress, de la fatigue, de la douleur, du manque de confiance en soi, du désir d’allaitement maternel,… et donc nécessite le repos et la quiétude de la maman.
Ces deux hormones ont un effet somnifère. Elles permettent l’endormissement de la mère après les tétées, favorisant ainsi le sommeil profond et réparateur. Pour que ces processus hormonaux se mettent bien en place il faut que la succion soit correcte.
La succion
C’est la succion correcte du mamelon qui déclenche les processus hormonaux et donc la production et l’éjection de lait.
Le bébé prend le sein ce qui stimule l’aréole, et envoie au cerveau le message de fabrication du lait et d’éjection du lait. C’est la succion de stimulation qui peut durer plusieurs minutes (d’où l’importance de ne pas limiter le temps de la tétée).
Suite au premier flux d’ocytocine, survient le premier flux de lait qui arrive dans la bouche du bébé qui avale vite et amplement (une succion pour une déglutition). Par la suite les autres flux d’ocytocine vont être moins forts; et il faudra plus de mouvements de succion pour un mouvement de déglutition. Ainsi, chaque salve de succion est suivie de temps de repos qu’il faut respecter; et ne pas stimuler l’enfant dès qu’il cesse d’avaler…
Au fur et à mesure de la tétée, le lait se modifie et devient de plus en plus gras et nourrissant dans le sein, d’où l’importance de ne pas limiter la durée de la tétée.
Pour que la succion soit efficace, il faut que le bébé prenne le sein en bouche correctement
- Le sein entre dans la bouche sous la lèvre supérieure.
- Les lèvres du bébé sont retroussées sur l’aréole et l’ouverture de la bouche est large.
- Le mamelon est en fond de bouche.
- La langue recouvre la gencive inférieure et masse par reptation le dessous de l’aréole.
- Le menton est en contact avec le sein et le nez un peu dégagé.
Allaitement maternel : position correcte / incorrecte
Position correcte : Tétée efficace et non douloureuse. Sans risque.
Position incorrecte : Tétée inefficace et douloureuse. Risque de crevasses et d’engorgement.
Le bébé, s’il est en bonne position de succion, peut téter aussi longtemps et aussi souvent qu’il le peut. La succion ne peut être correcte que si la position du bébé au sein est correcte. Vous retrouverez dans notre article sur les différentes positions d’allaitement, comment s’installer correctement pour mettre toutes les chances de son côté.
Notes
(*) Voir la définition de la prolactine sur le lexique de grossesse ⇑
