Sein ou biberon : Faut-il allaiter son bébé ?

Allaitement maternel, allaitement artificiel ou allaitement mixte : comment choisir ?

L’allaitement est un comportement naturel, mais il suscite son lot de questions. C’est un événement, l’allaitement maternel a gagné une bataille dans la mesure ou plus de 2 mères sur 3 choisissent d’allaiter leur bébés au moins pendant les premières semaines, en France.

Nous en sommes heureux car on a constaté combien les bébés allaités au sein sont beaux et épanouis, leurs mères heureuses, et que parmi celles qui donnent le biberon dès le premier jour, beaucoup regrettent qu’on ne leur ait pas plus donné d’information sur le choix de l’allaitement à la maternité.

Il n’est pas pour autant question de profiter de cette tendance pour conseiller à tout prix aux mamans de nourrir leur bébé : nous ne voulons pas risquer de traumatiser les mères qui ne veulent ni ne peuvent allaiter. Ce serait dommage qu’un enfant en arrivant au monde donne des complexes à sa mère.

Choisir d’allaiter ou de donner du lait maternisé à leur bébé est l’une des décisions les plus importantes que les futurs et nouveaux parents auront à prendre. Aussi, nous nous contenterons d’exposer simplement les arguments de ceux qui sont pour l’allaitement maternel et les arguments de ceux qui lui préfèrent l’allaitement artificiel. Chaque mère fera son choix.

Arguments pour l’allaitement maternel

Le lait de la maman appartient à l’enfant. Il est le seul aliment naturel, complet et parfaitement adapté à ses besoins. Il est facile à digérer, et les intolérances au lait de femme sont exceptionnelles. En plus, il est toujours à bonne température.

Côté santé, il protège le bébé contre certaines infections en lui transmettant les anticorps maternels. Ainsi, il assure une protection naturelle au cours des premières semaines de la vie. Il est par ailleurs aseptique, n’apporte pas de microbes à l’enfant.

L’allaitement maternel est facile est économique.

Il favorise la naissance des liens affectifs profonds et inappréciables entre l’enfant et sa mère.

Allaiter est également profitable à la mère et favorise le retour à la normale de l’appareil génital. Il y a une connexion étroite entre les glandes mammaires et l’utérus. Lorsque l’enfant tète, il déclenche un réflexe qui provoque des contractions utérines. Celles-ci aident l’utérus à revenir à ses dimensions normales.

Arguments pour l’allaitement artificiel

La supériorité du lait maternel n’est plus aussi évidente depuis les progrès réalisés dans la fabrication des laits industriels. leur composition peut varier en fonction des besoins et de la nature de chaque enfant.

Le manque d’hygiène dans la préparation des biberons peut évidemment être une source d’infection pour l’enfant. Mais les complications infectieuses du sein (lymphangite, abcès) qui se voient parfois chez les femmes qui allaitent, peuvent également infecter l’enfant.

L’allaitement maternel n’est pas toujours facile quand la sécrétion lactée est insuffisante. Et l’expérience montre que dans notre civilisation moderne, les femmes ne sont pas toujours de bonnes nourrices.

L’allaitement maternel n’est pas toujours compatible avec une reprise rapide de la vie normale ou d’une activité professionnelle. Il constitue une source supplémentaire de fatigue après l’accouchement. Enfin, l’apparition plus tardive du retour de couches peut gêner la mise en œuvre rapide d’un moyen de contraception.

Enfin, les liens psychologiques entre la mère et l’enfant dépendent vraisemblablement plus de la présence maternelle que de l’allaitement proprement dit.

Et l’allaitement mixte ?

C’est le nom qu’on donne à l’alimentation moitié tétées, moitié biberons. on a recours à l’allaitement mixte pour remplacer pendant un temps, ou compléter, une sécrétion lactée insuffisante ou de mauvaise qualité.

Selon le cas, la mère peut être amenée :

  • soit à compléter chaque tétée : cette technique a l’avantage d’entretenir la sécrétion lactée, mais elle nécessite une pesée de l’enfant avant et après chaque tétée pour calculer la dose de complément nécessaire. la durée de chaque repas est ainsi nettement allongée;
  • soit à remplacer une ou plusieurs tétées par un biberon.

L’allaitement mixte pourra être temporaire quand la sécrétion lactée subit une baisse passagère ou quand la mère doit interrompre provisoirement l’allaitement (complications infectieuses du sein par exemple). Il sera définitif quand la prise de poids de l’enfant est insuffisante, quand il a faim après les repas, quand son état de nutrition n’est pas satisfaisant.

L’allaitement abîme-t-il la poitrine ?

Beaucoup de jeunes mères posent la question. Nous allons les décevoir : honnêtement, nous nous ne pouvons répondre ni oui, ni non.

Pour certains médecins, ce n’est pas l’allaitement, mais la grossesse qui peut abîmer la poitrine, puisqu’elle provoque une augmentation suivie d’une diminution des glandes mammaires. En empêchant une diminution trop brusque de ces glandes, l’allaitement serait même plutôt bénéfique. Pour la même raison, arrêter la montée de lait sans précautions suffisantes peut abîmer la poitrine. Ce qui peut également l’abîmer, c’est de trop manger, d’avoir un régiment engraissant (pâtisseries, etc.), ce qui est le cas de beaucoup de femmes qui croient que, plus elles mangeront « riche », plus leur lait sera bon. C’est alors le poids de la graisse qui fait tomber les seins. Mais si l’on porte un bon soutien-gorge et si l’on a une alimentation équilibrée, on a les meilleures chances de retrouver sa poitrine d’avant la grossesse.

Cela dit, il y a des tissus plus fermes que d’autres. Certaines femmes ont allaité plusieurs enfants et gardent une poitrine parfaite. D’autres ont des seins tombants et vergeturés sans avoir jamais allaité. Et puis il y a la gymnastique faite avant l’accouchement, et le sport (la natation en particulier) qui contribuent à la fermeté de muscles soutenant les seins.

En conclusion, il est vraiment impossible d’établir un lien de cause à effet entre allaitement et poitrine abîmée.

Comment la femme qui travaille peut-elle allaiter ?

Les dix semaines de repos obligatoire (insuffisantes d’ailleurs) ne posent pas de problèmes. Après, il faut progressivement sevrer le bébé.

Mais il faudrait que les femmes réclament : un allongement du congé de maternité, et un salaire pour la femme qui allaite son enfant. Une petite allocation d’allaitement pour la femme qui nourrit son enfant était versée jusque dans les années 1980. Pour le moment, seule est prévue une heure quotidienne, répartie en deux demies heures, le matin et l’après-midi pour que les femmes qui allaitent puissent tirer leur lait sur leur lieu de travail jusqu’au premier anniversaire de l’enfant.

Comment choisir ?

Il arrive que le choix soit imposé par des motifs d’ordre médical car il existe des contre-indications à l’allaitement maternel. Certaines raisons tiennent à la mère : maladies générales, aiguës ou chroniques ; causes locales, tels les seins ombiliqués : le mamelon ne fait pas saillie et ne peut être saisi par l’enfant.

D’autres contre-indications à l’allaitement tiennent à l’enfant : malformation des lèvres ou du palais (bec-de-lièvre). En revanche, pour le prématuré, le lait maternel est très conseillé.

Dans tous les autres cas, le choix reste possible entre allaitement maternel et allaitement artificiel.

Vous ne désirez pas allaiter ? Ne vous forcez pas à tout prix. Il ne faut pas que ce soit une corvée. Pour l’enfant, il vaut mieux lui donner un biberon avec affection, que le sein avec répugnance : téter est un plaisir pour lui, et ce plaisir il ne faut pas le lui gâter en le nourrissant à contrecœur. Mais, si vous n’allaitez pas, donnez vous-même le biberon, au moins pendant les premières semaines. Plus encore que l’allaitement, ce qui compte pour le bébé, c’est d’avoir établi avec sa mère un lien étroit dès le départ.

Vous désirez allaiter ? Tant mieux, faites-le, mais attention. Il faudra peut-être tenir bon contre le personnel de la maternité ou de la clinique, contre l’avis de vos amies qui n’ont pas allaité, mais aussi contre vous-même car les débuts exigent patience, persévérance et volonté.

Pour terminer, nous vous signalons que si, même après cette lecture, vous avez du mal à prendre une décision, vous pouvez commencer à allaiter, quitte à vous arrêter rapidement, ce qui est toujours possible. En revanche, si l’on a commencé à donner le biberon, on ne peut pas se mettre à allaiter 15 jours plus tard.

Nous n’allons pas traiter plus longtemps le sujet ici. Nous en parlons en détail dans la rubrique « allaitement » : manière de donner le sein, débuts difficiles, régime de la maman (alimentation et vie quotidienne), soins des seins pour éviter les crevasses, sevrage.

Bien entendu, la mère qui n’allaite pas, trouvera tout ce qui concerne la préparation des biberons, quel lait choisir, horaire et quantité, etc.

Un petit détail important

Au début, allaiter allongée est souvent plus facile et plus confortable.

Sandrine
Sandrine
Rédac cheffe de okbebe, Sandrine est à la tête d’une famille nombreuse avec ses 4 enfants dont deux adolescents et deux petites chipies, 2 chats et un mari. Quand elle n’écrit pas et a un peu de temps libre, elle aime boire un café en lisant ou regardant des séries.

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